Une psychiatre au festival de théâtre d’Avignon : « L’orée du monde »
Karine Albernhe exerçait récemment la fonction de pédopsychiatre à l’Hôpital d’Antibes avec son mari Thierry Albernhe alors chef du service de pédopsychiatrie dans cet établissement. Tous les deux avaient communiqué dans notre congrès à Antibes en 2007. Thierry Albernhe est membre du conseil scientifique de la revue Psy Cause et exerce en 2011 au Centre Hospitalier de Montfavet. Karine Albernhe a fait le choix de se consacrer entièrement au théâtre et a monté une pièce adaptée de France Gros, jouée par elle en solo et primée au prestigieux Cours Florent à Paris en juin 2010, en tant que meilleur travail de fin d’études.
Cette pièce, “L’orée du monde”, raconte l’histoire de Raymonde, une ancienne agrégée de mathématiques, placée par son fils unique dans la maison de retraite « Les Charmilles » à l’âge de 88 ans. Pleine d’humour, de sensibilité et d’une vérité clinique sans faille, cette pièce, jouée au festival d’Avignon de juillet 2011 avec un brio très convainquant qui entraine l’adhésion, nous fait pénétrer dans l’univers et le vécu de la fin de la vie de Raymonde depuis son admission jusqu’à son décès. La performance est tout simplement exceptionnelle et en tant que spectateur, j’ai bien mis deux jours à m’en remettre. Le spectacle est très efficace pour faire vivre de l’intérieur et comprendre l’épreuve du naufrage de la fin de vieillesse et l’épreuve de la maison de retraite. Cette pièce porte l’emprunte de l’expérience clinique de Karine Albernhe et bien plus qu’un manuel, elle devrait être considérée comme un outil de formation auprès des professionnels amenés à prendre en charge des personnes âgées et aussi des familles souvent dépassées par les problèmes du quatrième âge.
Jean Paul Bossuat