Une étude sur le traitement des malades mentaux par les plantes sur le plateau Dongo au Mali (Psy Cause N°77)
Une importante délégation malienne avait fait le déplacement à Lomé en décembre 2018, à l’occasion du XIIème Congrès International de Psy Cause. Parmi les nombreuses communications présentées par des professionnels de ce pays, trois ont fait l’objet d’un article publié dans le N°77 de Psy Cause sorti de l’imprimerie cet été. Le premier d’entre eux étant intitulé « Etude ethnobotanique des plantes utilisées par les tradipraticiens de santé pour le traitement des troubles mentaux au Plateau Dongo de Bandiagara, Mali. »
L’auteur principal de l’article, le Dr Pakuy Pierre Mounkoro, est psychiatre, Maître Assistant. Il exerce dans le service de psychiatrie du CHU du Point G à Bamako. Il publie dans le N°77 de notre revue (pages 7 à 13) le résultat d’une étude réalisée sur le terrain d’octobre 2007 à mai 2008, auprès de 9 TradiPraticiens de Santé de la ville de Bandiagara et de 8 villages environnants (Plateau Dongo), utilisant des plantes dans le traitement des malades mentaux.
Des interviews utilisant un questionnaire et la prise de notes ont permis le recueil des données. Des échantillons de plantes étaient prélevés chaque fois que cela était possible en compagnie du TPS, identifiés par le botaniste du Département de Médecine Traditionnelle, numérotés et ajoutés à l’herbier du département. Le cadre de l’étude était le Centre Régional de Recherche en Médecine traditionnelle (CRMT) de Bandiagara qui collabore avec les TradiPraticiens de Santé. 32 plantes appartenant à 20 familles ont été identifiées, dont les plus utilisées sont : Securidacalongipedonculata et Khaya senegalensis.
Les modes de préparation des remèdes à base de plantes ont été la décoction, la réduction en poudre, la macération et l’infusion. La décoction est de loin le mode de préparation le plus utilisé, suivie respectivement par la réduction en poudre, la macération et l’infusion. La cueillette des organes de certaines plantes nécessite au préalable des sacrifices et offrandes à donner aux génies protecteurs de la plante pour qu’elle puisse conserver toute son efficacité. Les modes d’administration des remèdes ont été : le bain corporel, la boisson (breuvage), la fumigation et le bain de vapeur. Le bain corporel a été le mode d’administration largement utilisé, suivi respectivement par la boisson, la fumigation et le bain de vapeur.
Les auteurs concluent : « Les plantes jouent un rôle important dans l’arsenal thérapeutique traditionnel des troubles mentaux au Plateau Dogon. Des activités de restauration des plantes disparues ou en voie de l’être, doivent être renforcées avec la participation des agents des eaux et forêts, des associations des TradiPraticiens de Santé et surtout des populations. Des données existantes et une étude approfondie de ces plantes pourraient aboutir à la découverte de composés bioactifs permettant la formulation de médicaments traditionnels améliorés dans le domaine de la santé mentale au Mali. »
Autrement dit, il s’agit d’améliorer ces traitements traditionnels, voire de découvrir de nouveaux médicaments pour le traitement des maladies mentales, à partir d’un savoir ancestral : une piste intéressante de recherche de la psychiatrie malienne.
Jean Paul Bossuat
Bonsoir. Est-ce que psychose existe aussi en France? J’ai une schizophrénie et je voudrais me soigner par la phytothérapie. Bonsoir.