Séminaire N°11 de Psy Cause Cameroun : les techniques d’enquête et les logiciels de traitement des données en sciences sociales
Ce séminaire de formation sur les techniques d’enquête et les logiciels de traitement des données en sciences sociales, a été initié par les chercheurs du Laboratoire Psy Cause Cameroun en vue de familiariser les jeunes chercheurs aux techniques de recherche et aux logiciels de traitement des données. Il visait surtout à donner une nouvelle visibilité à la structure. Cette formation d’une semaine (du 06 au 12 juillet 2015) va continuer avec de nouvelles approches et permet de préparer les jeunes à intégrer le monde de la recherche sans difficulté. Avec l’acquisition du matériel informatique dont le financement est issu des annonces du Magazine Humanis Causa. Pour la circonstance, deux experts ont été invités, à savoir Daniel Eugène Njakou et Laurrain Assipolo. Les inscrits étaient des étudiants de toutes les filières (Histoire, Géographie, Mathématique, Gestion et comptabilité, Secrétariat Bureautique etc.). Psy Cause veut ainsi déployer les enjeux de la pluridisciplinarité et l’importance de l’informatique dans les sciences sociales. La majorité des étudiants ne sait pas utiliser un ordinateur, ne connait pas les logiciels qui peuvent permettre de trouver du travail dans une structure internationale. Les secrétaires de direction sont limitées à l’environnement Windows (Word, Excel, Publisher, Internet). Le document de cette formation est de 60 pages. Il est mis à la disposition des autres chercheurs qui souhaitent s’enquérir des réalités de la recherche. Les bénéficiaires de cette formation seront interpellés dans le cadre d’une étude de psychiatrie transculturelle qu’abritera le Laboratoire Psy Cause Cameroun. Ils auront ainsi l’occasion de mettre à profit les connaissances acquises.
Le coordinateur de Psy Cause Cameroun veut ainsi informer l’opinion publique que son laboratoire est à même de conduire des recherches pouvant aboutir à la rédaction d’une thèse, d’un article et des documents à des fins de publication pour les compatriotes et autres chercheurs de la diaspora.
Dans le processus de la recherche, la collecte des données donne suite à une autre grande étape que l’on nomme sous le vocable de gestion des données. La gestion des données qualitatives inclut plusieurs aspects dont l’enregistrement/prise des notes, l’archivage, le dépouillement, la transcription et la codification. La présente section donne en détail les différents éléments qui entrent en ligne de compte pour la bonne conduite de ces différents aspects de la gestion des données qualitatives.
1- L’enregistrement des données.
Il est parfois très utile d’enregistrer un entretien ou on groupe de discussion sur bande audio en même temps que des notes manuscrites sont prises. L’avantage de la bande audio réside dans le fait qu’elle contient toutes les informations données, y compris les onomatopées, les hésitations. Mais elle ne recueille pas les expressions non verbales des répondants. Les données manuscrites du preneur de notes doivent contenir ces expressions non verbales.
De plus en plus, la bande audio est remplacée par des enregistrements numériques sur Voice Recorder. Les appareils d’enregistrement doivent être installés dans une position centrale mais proche du siège du preneur de notes. Après leur installation, le preneur de notes doit vérifier qu’ils fonctionnent normalement. Si on opte pour l’utilisation d’un cassetophone, des batteries et des cassettes supplémentaires ainsi qu’un magnétophone de réserve doivent être disponibles. Quand on utilise des enregistreurs numériques, il est préférable d’en utiliser deux pour un même entretien pour palier à un éventuel mauvais enregistrement. Les appareils d’enregistrement doivent être surveillés au cours des discussions par le preneur de notes, mais celui-ci ne doit pas attirer l’attention lors de ces contrôles. Il serait préférable que les participants « oublient » que leurs discussions sont enregistrées. Le preneur de notes sera responsable de la manipulation des appareils d’enregistrement au cours des discussions, également le plus discrètement possible. Les supports physiques (cassettes) doivent être étiquetées à l’avance, avec une indication de la date, du lieu et du numéro d’archive du groupe focal sur chaque cassette. Par contre si les données sont enregistrées sur support numérique, l’archivage interviendra directement après la collecte des données.
L’archivage des données est une opération qui consiste à attribuer un code d’archivage à chaque document de terrain afin d’éviter la confusion. La liberté est laissée á l’équipé de recherche de déterminer l’algorithme à utiliser. Exemple :
-Zone : A une zone donnée, l’on peut affecter un code correspondant à l’une des 4 premières lettres de l’alphabet français (A, B, C, D).
-Type de support : ‘’P’’ note de panel, ‘’E’’ note d’entretiens individuels, ‘’O’ observation
-Ordre de réalisation des entretiens : 1, 2,….n Selon l’ordre chronologique de réalisation.
Par exemple, le premier panel réalisé dans la zone D pourra porter le code : DP1
3- Le dépouillement des données
Le dépouillement des données consiste en une lecture des donnés pour s’y familiariser. Au cours de cette lecture, le chercheur cherche à voir si les questions posées ont reçu des réponses adéquates. En même temps, il s’attarde sur la qualité des transcriptions, tout en identifiant les thèmes importants qui y apparaissent. Ceci n’est pas une lecture passive mais du texte, mais une lecture que i se fait avec un œil rivé sur les objectifs de la recherche. Au cours de cette lecture, le chercheur se demande à chaque instant si la phrase qu’il a sous les yeux a un rapport direct ou indirect avec un ou plusieurs objectifs de la recherche.
4- La transcription des données
La transcription de données est l’opération qui consiste à mettre fidèlement sur écrit les informations contenues dans les supports audio. Celle-ci doit respecter un certain nombre de règles :
4.1. Fidélité : Les supports audio doivent être transcrits mot pour mot (c’est-à-dire, rapporté mot à mot tel que dit) et comprenant tous les sons non verbaux et les bruits en fond sonore (exemple : rires, soupires, toux, applaudissements, claquement des doigts, klaxons des véhicules). Les sons non verbaux doivent être saisis entre parenthèses, exemple (rires aigu et court) ; (rire de groupe) ; (sirène de police en fond sonore). Si les interviewers et les interviewés prononcent mal des mots, ces mots sont transcrits tels que l’individu les a prononcés. La transcription ne doit pas être « nettoyée » en y enlevant fautes de langage, jargon, erreur grammaticale ou mauvaise utilisation et conception des mots. Si une prononciation incorrecte ou non espérée entraîne des difficultés de compréhension de textes, le mot correct doit être saisi entre crochets.
Exemple : j’ai pensé que cela était parfaitement spéficique [spécifique], mais ils n’ont pas été d’accord.
L’épellation de mots clés, fusionnés ou mots composés, des expressions courantes et des identificateurs doit être standardisé à travers toutes les transcriptions des entretiens individuels et des groupes de discussion. Des mots du genre hum, huh, uhhuh, um, mkay, yeah,wohaou, whéé,, uh oh, ah, ahah doivent être transcrits. Les mots et les expressions répétés doivent être transcrits. Si un mot est coupé et tronqué, un tiret peut être inséré à la fin de la dernière lettre ou à la fin du dernier son audible (exemple il est parti et a fait ce que je lui ai demandé de ne pas faire).
4.2. Informations inaudibles : le transcripteur doit identifier les portions de la bande audio qui sont inaudibles ou difficiles à déceler. Si une portion relativement petite de la bande (un mot ou une petite phrase) est partiellement non intelligible, le transcripteur doit écrire l’expression portion inaudible. Cette information doit apparaître en crochets.
Exemple : le processus d’identification des mots manquants dans une interview en bande audio de mauvaise qualité est [portion inaudible]. Si une grande partie de la bande est inaudible ou non intelligible ou est muette, le transcripteur doit enregistrer cette information entre crochets. En plus, le transcripteur doit trouver une estimation de temps pour les informations qui ne pouvaient pas être transcrites. Exemple : [inaudibles : deux minutes d’interviews manquent].
4.3. Chevauchement de parole : si les individus sont en train de parler en même temps, (c’est-à-dire chevauchement de discours) et il n’est pas possible de distinguer ce que dit chaque personne, le transcripteur doit placer l’expression en paroles croisées entre crochets après l’identification du texte du dernier orateur et recommencer avec l’orateur audible suivant.
Exemple : La parole à tour de rôle pourrait ne pas toujours arriver. Des gens pourraient contribuer simultanément à la conversation, rendant difficile la différenciation entre les déclarations d’une personne et de l’autre [paroles croisées]. Cela résulte en la perte de quelques informations.
4.4. Pauses : si un individu fait une brève pause entre les déclarations ou un estompage à la fin d’une déclaration, le transcripteur doit utiliser trois ellipses. Une brève pause est définie comme une pause de deux à cinq secondes dans la parole. Exemple : Quelquefois, un participant perd brièvement la suite de ses pensées ou … pause après avoir fait une remarque poignante.
Si un retard de parole substantiel arrive soit au début, soit à la déclaration, soit à la suite d’une déclaration (plus de 2 ou 3 secondes), le transcripteur doit utiliser longue pause entre parenthèses. Exemple : Quelques fois les individus auraient réclamé un temps supplémentaire pour élaborer une réponse (longue pause). D’autre fois, ils ou elles attendent des instructions supplémentaires ou des investigations.
4.5. Texte douteux : si le transcripteur n’est pas sûr de la véracité d’une déclaration faite par un orateur, cette déclaration doit être placée entre parenthèse et un point d’interrogation est placé en face de la parenthèse ouverte et derrière la parenthèse fermée. Exemple : Je suis allé à la ? (Clinique) ? pour rencontrer l’infirmière et parler de l’éventualité pour elle de participer à l’étude.
4.6. Informations sensibles : si un individu utilise son nom durant la discussion, le transcripteur doit remplacer cette information avec l’étiquette d’identification appropriée de l’interviewé /convention de nom.
Exemple : « Ma famille me rappelle toujours « R1), pense aux choses avant d’ouvrir ta bouche».
5- Operations à faire après la transcription.
Une fois la transcription terminée, quelques opérations suivent :
La conservation de la bande audio: Quand une bande n’est pas en train d’être transcrite ou révisée, le transcripteur/réviseur s’assure qu’elle sera conservée dans un tiroir fermé.
La révision pour exactitude : le transcripteur/réviseur doit vérifier toutes les transcriptions de la bande audio et réviser la fiche de transcription en conséquence. Le transcripteur/réviseur doit adopter une politique selon laquelle chaque bande est écoutée deux fois de suite par rapport à la transcription avant d’être remise. Toutes les transcriptions doivent être vérifiées pour fidélité par l’interviewer qui a conduit l’interview.
La subtilisation des informations sensibles : là où les individus peuvent donner de façon circonstancielle les noms individuels des organisations et les localisations qui pourraient compromettre l’identité du participant ou d’autres personnes, cette information sera subtilisée par l’interviewer/facilitateur, et sera remplacée par une note dans le texte. Les éléments d’identifications communs comprennent mais ne sont pas limités à : membres de famille, amis, partenaires/épouses, médecins, co-travailleurs, équipe d’étude, cliniques, hôpital, agence de service social, personnalité public, leader religieux, presse écrite, restaurants et facilités éducationnelles, place de l’emploi. L’utilisation des remplacements génériques pour les noms permet aux analystes de retenir les informations contextuelles importantes tout en prévenant l’identification de l’individu ou de tout groupes/communautés que représente l’individu aux autres. Les interviewers peuvent facilement localiser la majorité des phrases sensibles en recherchant le signe d’égalité (=) dans le fichier du texte.
Cependant, il est important de rechercher les informations sensibles au moment de réviser le texte entier afin d’attraper tout élément que le transcripteur pourrait n’avoir pas identifié. Toute information identifiée (c’est-à-dire sensible) doit être remplacée par une référence d’omission entre crochet comme dans l’exemple suivant : [Nom du conseiller omis] [Nom de n’organisation locale du service du SIDA omis]
La sauvegarde des transcriptions : le transcripteur doit sauvegarder chaque transcription comme fichier de texte. Les transcriptions de groupes cibles et d’entretien doivent être assignées à l’étude du nom suivi du numéro d’archivage pour le site/localisation.
La destruction des bandes audio : Si aucun cadre de temps spécifique n’est désigné dans le protocole de recherche pour retenir les supports audio, elles seront détruites. Dès que les supports audio ont été révisés pour fidélité, et le fichier de transcription corrigé, sauvegardé et gardé, les supports audio peuvent être supprimés ou effacés grâce à l’utilisation d’un effaceur de bande audio. Le recyclage des bandes audio est permis pourvu que la qualité de son soit testée et de nouvelles étiquettes collées sur la bande.
6- La codification
La codification s’entend comme l’identification des thèmes émergeants dans un texte ou un ensemble de documents. Apres avoir lu et s’être familiarisé avec les textes transcrits, l’on peut passer à la codification. Les codes sont des signes insérés à la marge des transcriptions ou après un segment de texte pour rappeler de quoi il y est question. En recherche qualitative, l’utilisation des mots ou expressions pour codes facilite l’analyse. Ainsi, l’on peut avoir sur un même fichier les segments de tous les documents traitant de la même idée ou de la même variable. Bien que plusieurs chercheurs en recherche qualitative fassent usage de la codification, elle n’a pas de règles standard. Certains chercheurs développent des codes qui se rapprochent de l’idée ou de la langue utilisée dans le texte à coder, évitant ainsi des mots ou concepts qui pourraient les amener à voir ces données sous un autre angle. Par contre, d’autres utilisent des concepts empruntés aux sciences sociales.
Il est aussi courant que les chercheurs utilisent des couleurs comme des codes. Ils attribuent une couleur différente à chaque objectif spécifique de la recherche ou à chaque réponse attendue à une question. Puis il procède au coloriage du texte qu’il a sous les yeux en utilisant les couleurs représentant ces codes. Cette technique de codification est assez répandue chez les analystes qui pratiquent l’analyse de contenu.
Dr Ndonko Peguy, Anthropologue et Daniel Eugène Njakou (Chercheur-Consultant)
Email : pegndonko@yahoo.fr
Secrétariat : Hermine Sonna et Mireille Levoa Levoa
Tel : 242 811 596
Le conseil que je peux donner à mes camarades qui ne sont pas là aujourd’hui c’est d’être dans un laboratoire. Vous savez, au Cameroun, on n’a pas toujours la chance d’intégrer un groupe de recherche ou bien de chercheurs surtout expérimentés, chevronnés. Côtoyer les gens qui sont sur le terrain depuis 10, 15 ans, c’est vraiment intéressant. Ça donne envie de croire qu’on peut vivre de la recherche et des Sciences Sociales.
Si psycause-Cameroun n’avait pas existé, il fallait vraiment l’inventer. Cela a été vraiment une grande satisfaction pour moi d’être ici, avoir sur une même table psychologues, anthropologues, sociologues, historiens que moi-même je suis. Vraiment la transe et le pluridisciplinarité s’est vraiment étalée, et je peux juste dire qu’en 3 jours, j’ai eu beaucoup de choses que je n’ai pas pu avoir à l’université en 5 ans ; et j’ai compris la nécessité d’intégrer un laboratoire de recherche en Sciences Sociales et je vais inviter n’est ce pas les camarades à rejoindre le groupe, pour que nous puissions n’est ce pas, nous mettre ensemble à la quête des connaissances et du savoir dont nous avons besoin pour que notre pays puisse se développer. Merci
je suis YADI MANA, étudiant en thèse de Doctorat en Anthropologie à l’université de Yaoundé 1. Je savais que la connaissance n’était pas une donnée fixe, je savais que la connaissance, c’est un fût percé par le bas qu’il faut remplir, et donc, la connaissance c’est une donnée dynamique. Cette semaine, je viens d’en avoir la preuve pratique et matérielle. Mais ce qui retient mon attention, c’est surtout l’originalité, la particularité de ce laboratoire ; Psycause-Cameroun pour ne pas le nommer. À travers ses promoteurs, je constate que, au Cameroun, il y a des gens qui aiment partager et qui aiment surtout partager la Science. On a souvent l’habitude de côtoyer des laboratoires. Quand on y arrive, c’est eux qui préparent tout et nous sommes rangés. Ici, ils ont préparé, mais nous aussi on a préparé. Ça été vraiment interactif, et ce que moi je voudrais garder comme souvenir ; et sur ce, je voudrais encourager Psycause-Cameroun à aller de l’avant.
moi c’est Jeanne Clémence ATSA. Master 2 en Sociologie. Au sortir de ce séminaire, j’éprouve un sentiment de satisfaction déjà, même 10 ans, 20 ans, 2 décennies après, dès que je vais me réveiller, … l’expression que j’ai retenue de Psycause-Cameroun, l’approche “CAP”, la transcription des données. Ça, je l’ai de Psycause. Pour moi, c’est un acquis. Et par ailleurs, j’ai nourri d’autres réalités, un tissu social, des nouvelles découvertes, des amis que je n’avais pas vu depuis longtemps que j’ai pu retrouver à Psycause aujourd’hui. Je suis très émue et je remercie par ailleurs, par l’occasion, Dr NDONKO de m’avoir permit de grandir, que ces expériences soient multipliées pour que nous puissions également amener nos petits frères à rejoindre le groupe pour de nouvelles connaissances et pour le Science. Je vous remercie.
Moi, c’est TIAZOCK AZEMEGANG Myriam, étudiante à Ngoa-Ekelle, Psychologie, niveau 4. Bon, pour ce séminaire, moi je pense que le séminaire m’a permi, nous a édifié en ce sens où il nous a permit de voir la différence qui existe entre les écrits qu’on nous donne à l’école et sur le terrain ; donc, il y a une dénivellation totale, un fossé d’effondrement qui existe entre les écrits et sur le terrain. Là, avec tout ce qu’on nous apprenait, la manière de construire un guide d’entretien, un questionnaire. On ne nous avait jamais fait part de l’approche “CAP” par rapport à cela. Je pense maintenant que, durant ce séminaire, j’ai pu apprendre et avoir la différence qui existe par rapport à la constitution d’un questionnaire ou bien d’un guide d’entretien. Comment y faire et quelles sont les différentes questions à y aborder et comment le structurer. Et je remercie aussi les différents Docteurs de nous avoir donné ces différentes informations concernant ce séminaire et concernant l’enquête sur le terrain. Je vous remercie.
Moi c’est Mlle ZEFACK Mariette, étudiante en Sociologie, cycle recherche. Ma venue dans ce laboratoire de recherche a été vraiment pour moi, une satisfaction ; car en arrivant ici là, je ne m’attendais pas à cela. Je disais que non, je vais aussi arriver comme dans certains endroits, où quand tu arrives, c’est pareil qu’à l’université. Mais ici, j’ai vraiment beaucoup appris et là, je remercie tous les encadreurs, le Coordonnateur, principalement le Dr NDONKO et son adjoint, le Dr DJANKO
Moi c’est Mlle NGUETSOP Carole. Au sortir de ce séminaire qui a commencé lundi, j’ai retenu beaucoup de choses. Je remercie les encadreurs, les coordonnateurs qui nous ont permis d’acquérir ce savoir. En fait, durant tout mon cursus scolaire, on ne nous avait jamais parlé de certaines techniques, des techniques d’approche ou techniques de construction d’un guide d’entretien. Et là, je pense que, prochainement, nous ne ferons plus les mêmes erreurs que nous commettons à l’école. C’est tout ce que je pourrais dire de ce séminaire, qu’il a été très très bon et je vous remercie beaucoup.
Moi c’est MBOUCA ABENA Prisca Elodie, étudiante en Anthropologie, Master. Je suis vraiment ravie de l’accueil d’abord, du comportement des étudiants, de nos camarades et surtout des encadreurs. On a tellement appris sur les méthodes de terrain, comment aborder un sujet d’étude, comment aborder les enquêtés, les enquêteurs, bref, je suis étonnée de la connaissance que les autres ont apporté par rapport à d’autres filières : en histoire, en psychologie, en anthropologie et en sociologie aussi. Parce que, rien que se focaliser sur l’anthropologie ou rester seulement à l’université et attendre tout, ça ne sert à rien. Il faut côtoyer d’autres personnes, il faut chercher à connaître et surtout, c’est en venant à Psycause-Cameroun, à faire ces exercices qu’on a eu à faire qu’on fait la recherche, surtout qu’on est chercheur et qu’on produit du savoir. Moi j’ai vraiment apprécié et je suis très ravie. Merci à Psycause et que ça aille de l’avant surtout.
moi c’est ZECHA Elia, étudiant en Sociologie à l’université de Yaoundé 1. Au sortir de cette formation, d’abord, on va retenir que l’essentiel n’est pas d’être retenu pour la recherche, mais reconnaître ce qu’on a appris. On a beaucoup appris tout au long de cette formation qui a été théorique et pratique aussi. Théorique pourquoi ? parce que déjà la recherche porte sur le paludisme. On a eu une étude “CAP”, on a eu des notions sur les transcriptions, on a aussi eu des connaissances sur la tenue, comment se comporter sur le terrain, comment se comporter vis-à-vis des objectifs de l’étude. Et pratique parce que on a conçu ensemble des guides de travail qu’on a testés par des prétextes. On a fait 3 prétextes et c’était vraiment très édifiant, et cela grâce au laboratoire Psycause-Cameroun et grâce aussi au Coordonnateur et le formateur. Et pour cela, nous voudrions dire et nous voulons les assurer que nous allons relayer l’information ; c’est-à-dire, dire à nos camarades, à nos grands frères ou à nos petits frères que c’est très important d’intégrer les laboratoires, c’est très important d’intégrer le laboratoire Psycause-Cameroun. Donc, la formation nous a vraiment beaucoup édifié.
Moi c’est KOUAYEP Huguette. Tout ce que je peux dire ici, c’est que, vraiment, j’ai un sentiment de frustration parce que je regrette de ne pas avoir connu cette structure bien avant. Parce que ça fait 5 ans que je suis à Ngoa-Ekelle et je me dis que j’avais intégré un tel laboratoire bien avant, je serais un chercheur beaucoup plus accomplie aujourd’hui. Mais comme le Docteur l’a dit, la recherche c’est quelque chose qu’on apprend tous les jours ; donc, j’espère pouvoir aller de l’avant et que, à partir d’aujourd’hui, je puisse avoir d’amples connaissances sur le terrain.
. Mais, je voudrais montrer ma surprise face à l’engouement des étudiants et des chercheurs juniors que vous êtes. Ce n’est pas très commun de rencontrer des étudiants qui s’intéressent assez profondément à la recherche. Jr voudrais également dire que vous vous montrez satisfaits ; mais je dois vous dire également que, on n’a encore rien fait de ce qui est possible de faire. (applaudissaments). Je prends un exemple simple. Je vous ai appris la transcription. Il y a plusieurs étapes. Après ce que je vous ai appris là, je vais donner un protocole de transcription au Dr NDONKO qui va se charger de vous les partager. Ça comporte tout ce que j’ai dit là. Je crois que tu as un exemplaire même, sauf si tu as déjà perdu. Donc, je vais donner un protocole de transcription qui résume tout ce que j’ai dit avec des exemples précis. Au-delà de cela, si la chance nous donne de nous revoir prochainement, ce qu’on fera de la transcription, c’est que j’irai dans ma machine, je vais retirer des données déjà collectées sur support audio, tel que tu connais ; on distribue aux gens et chacun fait sa transcription on voit. Il ne s’agira plus de dire que pour faire la transcription, on fait comme ça. Chacun prend un fichier. Même si vous êtes 50, il y en a. chacun prend son document, il transcrit, on voit. Ce ne sera plus on fait, on fait, non ! On voit ce que vous faites.
Bonsoir mes amis (bonsoir), bonsoir mes enfants (bonsoir la mère). Excusez-moi de dire mes enfants, puisque malgré tout comme je suis devant vous étant si petite, je pense que mon âge est un peu plus avancé que le vôtre. Donc j’ai les enfants qui ont votre âge (applaudissements) qui sont là. Je suis même déjà grand-mère (applaudissements) donc vraiment. C’est moi un grand honneur d’être à ce séminaire, un grand plaisir, une grande satisfaction d’être devant vous aujourd’hui. J’arrive à Psycause avec ma maladie. Je suis diabétique depuis près de 8 ans. J’ai souffert avec ça jusqu’à j’étais désespérée de vivre. Un jour, on me dit qu’il y a conférence des diabétiques à Nsam, et il y a un certain Dr Ndonko qui est le Directeur de cette société. C’est là que je me décide d’arriver aussi, parce que, étant déjà désespérée, à l’hôpital, on disait que, bon un diabétique, le diabète ne se soigne pas, quand vous avez ça vous mourrez avec. Et je voyais ma maman qui est morte devant moi à cause du diabète. Je l’emmenais toujours à l’hôpital, au 1er jour là j’étais toujours au dernier banc avec elle. On s’avançait, on s’avançait, on s’avançait, devant la porte elle est morte. Donc moi je restais toujours là bas, je pleurais que bon, j’ai suivi les pas de ma maman, c’est déjà finit pour moi. Quand on m’a orienté ici, je suis venue le voir. Le 1er jour là ma glycémie était à 6,75. Quand il prend, il me demande que mais, vous avez fait comment pour arriver ici ? J’ai dis que je marche sur mes 2 pieds que le bon Dieu m’a donné, et on m’a orienté vers vous. Je viens vers vous prendre le traitement si vous pouvez me soigner. Il m’a dit que Mme il n’y a pas de problèmes. Je vais vous soigner. Je lui demande encore est ce que vous soignez le diabète là, puisque à l’hôpital on m’a dit que ça ne se soigne pas (rires), que je dois mourir avec, et moi j’ai vu ma maman mourir avec. Il me dit que non, reste là, tu vas voir, ce n’est pas quelqu’un d’autre qui va te dire. Tu vas voir ça de tes propres yeux. Ça fait justement 3 mois comme je suis avec lui. En arrivant ici, j’étais comme un gros porc. Ceux qui ont eu à me voir, ils vont voir comment j’étais pleine ; gonflée comme ça là, c’était l’eau du diabète qui voulait m’amener. Il a commencé mon traitement. Je pleurais, je disais que est ce que ça va m’arranger. Il ne faut pas me donner les remèdes comme ça pour augmenter l’eau ci qui est dans moi (rires) je meurs avant le jour. Si tu vois que ça ne peut pas aller, laisse moi, n’augmente pas l’eau là pour que ça me gonfle encore plus. Je meurs on ne me pleure même pas, on dit qu’elle est morte gonflée (rires). Il dit que non, ça va aller. J’ai suivi son traitement. Après 1 mois, je pars faire le test, ma glycémie est descendue à 4. Un truc, du jamais vu, puisque les 8 ans que je suis dans le diabète ma glycémie est toujours à 6, 7, 8. J’arrive à l’hôpital on me demande : Mme tu es venue avec qui ? Je dis que je suis seule. Tu es seule ? Tu es sorcière ? Non, je ne suis pas sorcière. Votre glycémie est à 8 vous marchez en route seule ? Je dis que comme vous voyez là. On dit que à 3 ça lance les gens dans le coma. Je dis que mon Dieu m’a crée aussi comme ça, laissez-moi. Mon 1er test quand j’ai fais 1 mois ici est descendu à 4. J’ai dit que peut être ce que le type là me dit est vrai, et j’ai vu, j’ai fondu comme si on m’a mis dans une machine on m’a pressé. Mes habits que j’ai jetés depuis 8 ans. Je suis stylée devant vous non (rires et applaudissements). Puisque avant, j’étais une miss, j’étais sexy comme vous. Ce n’est pas le “allo”. Ça c’est l’habit que j’ai fais 8 ans sans porter. J’ai pris, j’ai sorti ça de la valise. Voici ça sur moi, je suis belle non ? (applaudissements) et ça ne fait pas, ça ne fait pas encore, mercredi je suis partie pour le test. Je suis à 2,96 (applaudissements). J’ai dis que je vais guérir et la vie là, ça redevient belle à croquer (rires). Ça, blague à part. Je dis que la vie là, ça redevient, j’étais désespérée. Docteur Ndonko m’a fait savoir que non, la vie là est encore devant toi, et je vais le croquer avec les dents (rires). Donc, s’il vous plaît mes enfants, si vous avez un parent qui souffre du diabète, ramenez-le ici. Donc, ici là ça se soigne. Avant là, je pouvais parler comme ça ? Même me mettre debout 5 minutes, que j’ai pissé quand (rires). Parce que tout le problème du diabétique c’est de boire l’eau et aller pisser. Donc, je vous en prie, conclusion, ramenez-nous les grands-mères là, les grand-pères, nous avons encore besoin d’eux, qui souffrent du diabète, qu’ils viennent se faire soigner. Merci, c’est tout ce que j’ai à vous dire (applaudissements). S’il quelqu’un doute, il vient je lui montre mon dossier médical pour les examens de Laboratoire
C’est un témoignage que je voudrais faire en 1 minute. Juste vous dire que, c’est peut être un privilège pour moi, moi j’ai été au courant de Psycause avant sa naissance, c’est-à-dire que avant que Psycause ne soit ce qu’il est aujourd’hui, peguy m’en avait déjà parlé. Parce qu’on discutait pendant qu’il était en France par mail. Il me disait souvent qu’il a un projet. Donc, vous avez beaucoup de chance parce que c’est lui qui m’a fait partir en France, en fait. C’est quand je finis mon Master en 2011, on monte un dossier ensemble. Je lui dis que beuh voilà écoute, moi je veux aller en France, parce que là je, il faut que j’aille faire mon doctorat en France. Je ne peux pas le faire ici. Il me dit que bon, tu es où, trouve moi à la maison et après. Il me dit qu’est ce que tu veux ? Je lui dis bon, moi je veux aller en France. Il faut que j’aille faire mes études en France. Et c’est comme ça qu’on monte un dossier avec ses contacts et on monte un dossier et tous mes diplômes et voilà. On monte un projet. On a envoyé dans plusieurs Universités en France. On a envoyé à Lille, on envoyé à Bordeaux, on a envoyé à Nante, on a envoyé à Marseille je crois. Et finalement, c’est Bordeaux qui m’envoie une réponse favorable par rapport au dossier qui a été envoyé. Juste pour vous dire que vous avez quelqu’un de bien, vous avez quelqu’un, je ne fais pas son apologie, non ! C’est juste que, accrochez-vous, ne le laissez pas tomber, attachez-vous, dites-lui quand vous avez des problèmes. Il va vous dire voilà, on va comme ceci, parce qu’il a beaucoup de contacts, il a beaucoup de connexions. Aujourd’hui, il y a Psycause qui est internationale, donc vous êtes vraiment dans un bateau qui est vraiment, dans lequel vous pourrez récolter beaucoup de fruits pour vos avenirs, pour vos recherches, pour vos statuts. Vous êtes là pour être formés, mais n’hésitez pas à proposer. C’est quelqu’un de très ouvert. Je sais qu’il est très dur envers vous parce que bon, c’est normal. Comme tout papa, comme tout professeur, c’est normal. Mais, c’est quelqu’un de très ouvert. Allez vers lui, posez vos problèmes, dites-lui ce que vous voulez et moi je suis allé vers lui, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui moi je suis en France. Je suis d’ailleurs très reconnaissant. Je ne pourrais jamais, je ne suis même pas sûr de pouvoir le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi jusqu’ici et qu’il continue à faire pour moi. Nous sommes des ethnies, moi je suis du Sud, il est de l’Ouest. Bon les gens ont souvent dit que bon voilà les bamilékés et les bétis ne s’entendent pas. Les bamilékés ne font rien pour rien, mais lui il fait des choses pour moi pour rien. Je ne suis pas bamiléké. Mon père est béti, ma mère est béti. Mais se fait-il que lui et moi ont puissent s’entendre. Parce que les gens ont souvent dit les bamilékés et les bétis voilà. Les gens ont ces conceptions je vais dire très attardées, comme quoi les bamilékés et les bétis. Non, lui c’est un bamiléké, je suis béti mais nous on s’entend bien. On n’a pas de problèmes. Quand j’arrive, quand j’atterris à Nsimalen c’est lui que j’appelle d’abord. Tu es où ? Dès que je dépose mes sacs, allez. Donc, nous sommes des anthropologues, on fait des sciences sociales. C’est le genre d’idée qu’on devrait bannir dans notre, dans nos vocabulaires au quotidien, parce que ce n’est pas toujours notre frère qui va nous aider non. Très souvent, l’aide ne vient pas d’à côté, enfin. Quand je dis à côté, ce n’est pas toujours le frère de sang qui va nous, non
Je ne crois pas que le diabète puisse totalement guérir à l’aide des plantes médicinales ; quoi que vous m’expliquiez, ayez des preuves, je les remets en cause