Réunion Psy Cause sur l’Afrique à Avignon le 26 août 2014
Cette réunion décisionnelle associe le Comité de Rédaction de la revue Psy Cause et l’association Psy Cause International en assemblée générale. Constatant que le quorum associatif est atteint avec les procurations en provenance de France métropolitaine, du Cambodge, de Côte d’Ivoire et de Polynésie française, la réunion a pu valablement délibérer. Toute l’équipe dirigeante française est présente : pour l’association par l’ensemble du bureau (président, vice président et trésorière) et pour la revue par le directeur et l’un des deux rédacteurs en chef. Quant à l’Afrique, elle est présente par procuration, dans le cadre de l’association par l’un des deux représentants de Psy Cause Côte d’Ivoire au Conseil d’Administration, et dans le cadre de la revue par le secrétaire de rédaction à l’Afrique Subsaharienne. Cinq points ont concernés directement l’Afrique.
1- Projet de magazine camerounais édité par Psy Cause Cameroun : le président rappelle que c’est à la demande de cette association qui fait partie de l’ensemble Psy Cause via une convention signée en fin d’année 2012, que cette réunion a lieu en août, c’est à dire en urgence. Les implications de ce projet interpellent en fait le positionnement de Psy Cause sur le continent africain. Nous avons alors estimé qu’il est utile de saisir l’opportunité de cette demande pour consacrer une réunion décisionnelle associant l’AG de Psy Cause International et le Comité de Rédaction de la revue Psy Cause, à la place de l’Afrique dans Psy Cause.
Nous revenons sur l’historique des liens entre le Cameroun et la revue Psy Cause, lesquels remontent à plus de dix ans avec des articles publiés sous les signatures de la Dr Sophie Sauzade qui, à l’époque, participait à des travaux anthropologiques au Cameroun, et du Pr Séverin Cécile Abéga, un professeur d’anthropologie camerounais. Nous avons publié alors un article sur l’usage des moustiquaires avec aussi l’universitaire Nicole Vernazza. D’autres textes sur la sexualité au Cameroun dans le contexte de l’adolescence furent également publiés entre 2000 et 2003 dans la revue Psy Cause par le Pr Séverin Cécile Abéga. Cet anthropologue est venu à Avignon à l’un de nos comités de rédaction. Ces liens furent tragiquement interrompus par le décès de ce professeur camerounais en 2008. Le partenariat de Psy Cause avec le couple des Professeurs d’anthropologie aixois Daniel Bley et Nicole Vernazza a continué et s’est concrétisé par la mise en relation de notre revue/association avec l’un de leurs élèves tout juste diplômé Docteur en anthropologie à Aix en Provence, le Camerounais Peguy Ndonko.
Ce dernier s’est tourné vers nous en 2011 et a concrétisé l’association Psy Cause Cameroun affiliée à Psy Cause International en 2012, dont les locaux de Yaoundé furent inaugurés en février 2013 en présence du président de Psy Cause International et directeur de la revue Psy Cause venu d’Avignon, ainsi que de la secrétaire de rédaction de l’époque à l’Afrique Subsaharienne venue du Bénin. Lors de cette cérémonie d’inauguration, la présentation au public de la revue Psy Cause eut une place importante. La revue Psy Cause, dès avant son internationalisation officielle, accordait un espace de publication pour les articles anthropologiques camerounais. En près de deux années, l’association Psy Cause Cameroun s’est beaucoup investie, à travers ses séminaires, dans le champ de l’anthropologie médicale parfois en lien avec la santé mentale mais pas toujours, voire dans le champ de l’anthropologie non médicale (à lire sur le site : le séminaire 9 consacré au projet Scandinave Water). Nous n’avons donc pas été surpris par la demande somme toute assez logique du Dr en anthropologie Peguy Ndonko, coordonateur de Psy Cause Cameroun qui, déjà au sein de la revue Psy Cause, est rédacteur en chef pour l’anthropologie et membre du comité de lecture. Ce dernier sollicite notre caution à la création d’un « magazine » camerounais qui publierait des articles camerounais principalement en lien avec l’anthropologie et des informations sur le fonctionnement de Psy Cause Cameroun. Ce « magazine » serait vendu à un prix en rapport avec les possibilités financières des étudiants qui fréquentent les séminaires. Le Dr Peguy Ndonko, selon lui, aurait déjà des sponsors locaux dont gouvernementaux. Il a exprimé le souhait de liens avec la revue Psy Cause.
Le débat est passionné et approfondi. L’avis des participants, tant au titre de l’AG que de la revue, est que Psy Cause Cameroun peut s’articuler pour ses publications de textes avec deux revues : la revue « Psy Cause » et une autre revue qui pourrait reprendre dans son titre l’idée de la cause qui cause. Certains ont imaginé que cette revue pourrait s’appeler « Humanis Causa ». C’est évidemment à nos amis camerounais de trouver le titre qui leur convient le mieux. L’assemblée à l’unanimité accepte que nous apportions notre caution à cette publication dans le cadre d’un partenariat officiel et précise que de ce fait, le titre de cette nouvelle revue doit nous être soumis et être approuvé par le bureau de Psy Cause International. Ainsi nous donnons la possibilité à l’équipe de Psy Cause Cameroun de tenter l’aventure de lancer une revue éditée au Cameroun, dans un esprit de complémentarité avec la revue Psy Cause. Cette revue serait alors une revue partenaire ayant sa propre équipe rédactionnelle, procédant elle même au choix des articles qu’elle publie. Par Psy Cause Cameroun, elle appartiendrait à une maison commune, celle de l’ensemble Psy Cause coordonné par le conseil d’administration de Psy Cause International. Quoiqu’il en sera, la revue Psy Cause entend demeurer au service des auteurs camerounais qui souhaiteront proposer des travaux scientifiques à son comité de lecture.
2- Le fonctionnement de Psy Cause en Afrique Subsaharienne : il a fait l’objet de nombreux échanges en février dernier à Ouagadougou à l’occasion du premier congrès de la SASM (Société Africaine de Santé Mentale). La présence du président et directeur de Psy Cause à ce colloque a permis de nombreux échanges avec nos rédacteurs africains et de renforcer notre réseau. Outre avec le Pr Arouna Ouédraogo, rédacteur Burkinabé et président de la SASM, nous avons eu des entretiens très féconds avec des collègues du Bénin, de Guinée, du Togo, du Mali, du Sénégal et de RD du Congo. Et tout particulièrement de la Côte d’Ivoire actuellement très engagée dans Psy Cause avec 28 abonnés, 2 représentants au Conseil d’Administration de Psy Cause International, et un membre de notre comité de lecture.
La création de Psy Cause Côte d’Ivoire est une initiative de psychiatres ivoiriens. Le 1° février 2012, le Professeur de psychiatrie Drissa Koné nous informait qu’il avait présenté la revue Psy Cause à la Société de Psychiatrie de la Côte d’Ivoire dont il est le Président. Dans la foulée, 13 membres s’abonnaient à la revue. Lui même adhérait à l’association, rejoint rapidement par le Pr Y. Jean Marie Yéo-Ténéna. Ce dernier allait en 2013 et en 2014 renforcer l’engagement des professionnels ivoiriens en particulier dans un cadre pluridisciplinaire. Ce qui est en cohérence avec le partenariat entre la Société Africaine de Santé Mentale et la revue Psy Cause, voté à l’unanimité en AG de la SASM à Ouagadougou le 7 février 2014. Le N°66 de la revue Psy Cause (qui sera réceptionné fin octobre 2014), comportera un dossier consacré à des écrits de psychologues ivoiriens, conformément à la sélection de notre rédacteur ivoirien, le Pr Y. Jean Marie Yéo-Ténéna.
Le modèle ivoirien est dans la continuité de ce qui a été initié à Parakou au Bénin en 2008, à la suite de notre premier congrès Psy Cause en Afrique Subsaharienne, par le Professeur de psychiatrie Mathieu Tognidé, lequel obtenait en 2010 la reconnaissance de notre revue par le CAMES. De nombreuses rencontres à Ouagadougou avec des collègues béninois avaient conclu à la pertinence d’une relance de la participation béninoise à la revue Psy Cause. Enfin, la proposition à Ouagadougou au niveau de la délégation de la RD Congo, de mettre en place une dynamique Psy Cause dans ce pays qui est le second pays francophone de la planète avec ses 35 millions de locuteurs francophones, est pilotée par le Pr Samuel Mampunza, doyen de la faculté de médecine de Kinshasa et rédacteur de la revue Psy Cause, en tandem avec le Pr Gilbert Mananga, lui aussi rédacteur de notre revue. Il est fait observer que ce qui se passe en RD Congo rappelle le point de départ de Psy Cause Côte d’Ivoire. Notre objectif est de diffuser largement en Afrique une revue Psy Cause reconnue quitte à en faciliter l’accès par des subventions obtenues localement.
Présente à la réunion, notre rédactrice Mme Myriam Livolant est sur le départ pour le Burkina Faso. Nous lui donnons mission de rencontrer au nom de Psy Cause, les professionnels de la psy de ce pays lors de son séjour. Le Pr Arouna Ouédraogo nous fait savoir par courriel qu’il accueillera avec plaisir la représentante de Psy Cause.
3- Futurs projets pilotes sur le continent africain : nous avons déjà évoqué la mise en place d’un groupe Psy Cause RD Congo. Un premier article de ce pays doit être publié dans le N°67 et le Pr Samuel Mampunza a fait son entrée dans le comité de lecture. Il nous faudra envisager une rencontre à Kinshasa, laquelle intéresse notre rédacteur toulousain, le Pr Gérard Pirlot dans le cadre de son laboratoire universitaire de psy interculturelle. Nous sommes ouverts évidemment à d’autres propositions en Afrique Subsaharienne. Nous avons également le projet d’un congrès dans le sud tunisien, lequel nécessite un temps d’élaboration sur place.
Nous soutenons par ailleurs l’organisation de groupes Psy Cause dans les divers pays de ce continent africain. L’un de nos rédacteurs à Ottawa, le Dr Raymond Tempier, nous a rappelé par exemple dans un récent courriel un projet évoqué à Yaoundé en février 2013 avec notre nouveau rédacteur rwandais, le Dr Naasson Munyandamutsa, de rassembler à Kigali dans un groupe Psy Cause Rwanda des professionnels qui souhaitent continuer à réfléchir en langue française alors que le pays passe officiellement à l’anglais.
4- Représentation de Psy Cause par un membre du bureau au premier « Congrès Tunisien de Psychiatrie » (23/25 octobre 2014) : il s’agit du premier congrès unitaire qui rassemble les associations scientifiques tunisiennes de psychiatrie. C’est un événement auquel Psy Cause a été convié, qui s’inscrit dans le cadre de la dynamique postrévolutionnaire et démocratique de ce pays en pleine période électorale, auquel il est stratégique d’être présents et représentés au plus haut niveau. Le président étant ces jours là encore retenu au Japon par notre X° congrès international, l’assemblée missionne le vice président de Psy Cause International pour nous y représenter.
Ce sera l’opportunité pour lui de rencontrer nos membres tunisiens de la revue Psy Cause : notre rédacteur à Sousse, le Pr Béchir ben Hadj Ali, président de la Société Tunisienne de Psychiatrie Hospitalo-Universitaire, lequel est favorable à un congrès Psy Cause dans le sud tunisien et à la création d’un groupe Psy Cause Tunisie, et co-auteur d’un article publié dans le N°65 ; notre rédactrice à Tunis, la Pr Faten Ellouze, psychiatre hospitalo-universitaire à l’Hôpital Razi et auteure de nombreux articles dans notre revue depuis près de dix ans ; notre correspondant dans le même Hôpital Razi, le Pr Fakhreddine Haffani, chef de service à l’Hôpital Razi ; notre correspondant à Nabeul, le Dr Hassen Ati. Le vice président pourra approfondir les liens existants voire créer de nouveaux contacts, dans la perspective d’un groupe Psy Cause Tunisie, d’un prochain congrès dans ce pays, d’actions locales et de mieux faire connaître la revue Psy Cause. Le vice président déclare à l’assemblée qu’il accepte la mission qui lui est demandée.
5- Représentation de Psy Cause au congrès de l’ARIC à Sfax (27/29 octobre 2014) : cette représentation s’inscrit dans le contexte de notre partenariat avec l’ARIC (Association de Recherche InterCulturelle) dont la présidente est la Pr Fatima Moussa, universitaire à Alger. Rappelons que notre rédacteur à Phnom Penh, Mr François Daniel Alberola, fut l’artisan de ce rapprochement l’année dernière lors du congrès de cette association à Marrakech auquel il s’était inscrit. De nouveau inscrit cette année au congrès de l’ARIC, lequel se déroule à Sfax, il se porte à nouveau volontaire pour représenter Psy Cause. Mr François Daniel Alberola est psychologue clinicien et enseigne au département de psychologie de l’Université Royale de Phnom Penh. Il est l’un des animateurs de Psy Cause au Cambodge.
En conclusion : cette réunion estivale dans la ville d’Avignon en France, siège de la revue Psy Cause et de l’association Psy Cause International, a situé le continent africain comme point de convergence de membres de notre réseau francophone en divers lieux de la planète.
Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne