PsyCause
Psy Cause, c’est une revue et un mouvement
A- La revue internationale francophone Psy Cause
1- Le concept
Cette revue de psychiatrie a été fondée en 1995 au Centre Hospitalier de Montfavet (Vaucluse). Elle est née du désir des fondateurs de favoriser l’échange clinique et théorique parmi les personnels des hôpitaux où ils travaillent : le Centre Hospitalier de Montfavet (Avignon) et le Centre Hospitalier Montperrin (Aix en Provence) . Le concept a très rapidement diffusé dans d’autres hôpitaux et lieux de soins, et c’est ainsi que Psy Cause est devenue une revue régionale puis nationale avec une identité particulière de convivialité et de déclinaison de la psychiatrie au niveau des articles, sur le mode pluri-professionnel : plusieurs métiers (psychiatre, psychologue, infirmier, éducateur, assistant social, cadre administratif, etc…) pour une seule discipline, la psychiatrie. Tout en évitant l’esprit de chapelle et en acceptant des textes se référant à l’ensemble des courants scientifiques de la psy, la ligne éditoriale de Psy-Cause se positionne résolument dans une dimension humaniste plaçant la personne du patient au centre des soins. D’où la place particulière donnée à la psychothérapie institutionnelle, la psychanalyse et les médiations artistiques dans les articles publiés ; mais aussi aux liens entre le corps et l’esprit, et à l’impact de la culture dans la clinique. De ce fait, le ton de la revue est un peu atypique dans le paysage des revues de psychiatrie avec des dimensions philosophiques, anthropologiques, voire géographiques, bien présentes. Psy-Cause réfute toute vision totalitaire de la clinique quel que soit le corpus théorique en jeu.
C’est très progressivement dans un premier temps, de 2003 à 2007, que Psy Cause s’oriente vers l’internationalisation en tant que revue francophone. Cette évolution de la revue a été initiée en octobre 2003 par notre colloque franco-égyptien sur « le sommeil et le rêve » dont l’un des temps forts fut, dans la Grande Bibliothèque d’Alexandrie, une conférence sur Hérophile suivie du dépôt de l’ensemble des parutions de notre revue, actualisé jusqu’à présent. En mars 2005, nous revenions en Égypte pour un congrès de psychiatrie à Assouan réalisé en partenariat avec l’hôpital psychiatrique de cette ville et le Gouverneur de la province. Les communications étaient traduites simultanément dans les deux langues officielles retenues : le français et l’arabe, et non l’anglais, langue habituelle des communications scientifiques dans ce Pays. En octobre 2006, une centaine de psychiatres s’envolait pour Tahiti. C’était pour le premier congrès francophone de psychiatrie jamais réalisé dans le Pacifique. Là encore, l’implication locale (à savoir le Centre Hospitalier de Papeete et le gouvernement du Territoire) fut considérable. En 2007, nous retournions en Égypte pour un séminaire. La revue, durant cette période, avait accompagné le développement de l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan. L’interaction entre la revue et le terrain, traçait déjà une nouvelle facette du concept. Même si la présence de Psy Cause en Égypte est interrompue depuis quelques années. Parallèlement au long de ces années, des auteurs étrangers, de plus en plus nombreux, publiaient des articles dans notre revue.
En Février 2008 ; nous avons organisé un congrès au Bénin en partenariat avec l’Université de Parakou dont la faculté de médecine, intitulé : « Pratiques psychiatriques, références, classifications : la place de l’Afrique ».Nous avions limité le groupe des congressistes venus du Nord (de France et du Canada) à 40, compte tenu des possibilités très limitées de l’hôtellerie locale. La participation africaine fut équivalente. Ainsi nous eûmes une rencontre véritablement paritaire et équilibrée. Cinq pays d’Afrique subsaharienne de l’ouest avaient été présents par leurs congressistes : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger et le Burkina Faso. Ce congrès a marqué un tournant car à partir de cette date, les psy de l’Afrique subsaharienne se sont engagés dans la revue. En 2010, le Pr béninois Mathieu Tognidé obtenait l’accréditation de Psy Cause comme revue de spécialité, par le CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur, qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée-Conakry, la Guinée Bissau, Madagascar, le Mali, le Niger, le Rwanda, le Sénégal, le Tchad et le Togo). Ce sont les psychiatres d’Afrique Subsaharienne qui nous ont affirmé, en 2011, que la revue devait changer d’échelle. Il s’agissait de donner un nouvel élan à « leur revue Psy Cause ». Le concept élaboré initialement dans un coin de France, celui d’une revue de psy qui défend des valeurs humanistes dans un contexte pluriprofessionnel, est devenu un concept francophone. Que cette mutation soit passée principalement par l’Afrique Subsaharienne, est dans la logique de l’Histoire puisqu’en 2050, 85% des francophones seront en Afrique.
Avec en novembre 2012, l’implication cambodgienne à Siem Reap, avec en ce début du second trimestre 2013, la mobilisation canadienne autour du congrès d’Ottawa, s’ouvrent de nouveaux espaces à notre concept.
2- Le Comité de Rédaction Francophone
L’instance stratégique de la revue est le Comité de Rédaction Francophone présent dans 28 Pays : 6 membres en Europe (France, Grande Bretagne, Pays Bas, Portugal, République Tchèque, Suède), 4 en Amérique (Argentine, Canada, Martinique), 3 en Afrique Méditerranéenne (Algérie, Maroc, Tunisie), 12 en Afrique Subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, RD du Congo, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Seychelles, Togo), 3 en Asie (Cambodge, Japon, Liban), 2 en Océanie (Polynésie Française). Les rédacteurs peuvent participer par courriel à la réunion mensuelle de la revue, échanger via internet des idées, des informations, des opinions et des suggestions. Cette instance s’articule avec la Comité de Lecture composé d’un petit groupe de volontaires parmi les rédacteurs. Elle comprend le Directeur de la rédaction, les Rédacteurs en chef et les divers Secrétaires de rédaction. La revue Psy Cause a actuellement, en plus du directeur psychiatre, deux Rédacteurs en chef, à savoir une psychologue (psychanalyste) et un anthropologue (médical), pour exprimer la « pluriprofessionnalité ». L’Afrique Subsaharienne y est représentée par un rédacteur en chef camerounais et un secrétaire de rédaction ivoirien.
3- Le Financement de la revue
Il est assuré par les abonnements annuels, c’est à dire 4 numéros même si le nombre de numéros sortis dans l’année est moindre. Il est assuré aussi par les actions des militants dans le cadre associatif.
B- Le « Mouvement » international francophone Psy Cause
1- « Psy Cause – France »
Du fait de la complexification de notre réseau associatif dans le monde francophone, nous avons au second semestre 2012, changé nos statuts et amorcé une réorganisation avec des subdivisions par Pays. L’action de Psy Cause en France est identifiée à l’étranger comme relevant de « Psy Cause – France ». C’est pourquoi, nous avons symboliquement différencié une « section » ainsi dénommée qui regroupe les actions menées en France. C’est sous cette étiquette que nous allons décrire l’élan du mouvement Psy Cause avant qu’il ne s’internationalise. Nous avons vu que la revue fut créée en 1995 au Centre Hospitalier de Montfavet avec comme seule ambition de créer un outil de dialogue entre les différentes catégories professionnelles qui constituaient les équipes de soins. Alors que le nouveau cadre légal hospitalier créait la Direction des soins (paramédicaux) et que la dynamique institutionnelle était réorientée vers des thèmes gestionnaires, nous voulions préserver des valeurs humanistes qui étaient mises en difficulté. Ce concept, nous l’avons vu, répondait à un besoin et très vite, il allait diffuser géographiquement autour du Centre Hospitalier de Montfavet, ainsi que dans les lieux d’exercice privé (institutions et cabinets). Les congrès nationaux en retracent l’itinéraire : Avignon en1997, Aix en Provence en 1998, Uzès en 1999, Marseille en 2000, Pierrefeu du Var en 2001, Saint Martin de Vignogoul (près de Montpellier) en 2002, Martigues en 2003, Avignon en 2004, Carcassonne en 2005, Vaison la Romaine en 2006, Antibes en 2007, Marseille en 2008, Le Mans en 2009, Béziers en 2010. À partir de 2011, les congrès nationaux ont cessé, la dynamique francophone mobilisant d’avantage les ressources humaines de l’association. La relance de cette dynamique française est une priorité désormais car la richesse des pratiques et de la clinique françaises doivent être valorisées (Assemblée Générale du 18 avril 2013).
C’est en 2003 à notre congrès de Martigues, que le psychiatre marseillais Alain Gavaudan déclarait : « Psy Cause n’est pas seulement une revue, c’est aussi un mouvement, un creuset d’idées, d’humeurs. » En 2002, nous avions tenu notre congrès dans la clinique privée de Saint Martin de Vignogoul, considérée comme l’équivalent méridional de la célèbre clinique institutionnelle Laborde.
2- « Psy Cause – Côte d’Ivoire »
Nous avons vu que c’est notre congrès au Bénin qui fut le coup d’envoi de la dimension francophone. Et qu’en 2010, le Pr béninois Mathieu Tognidé obtint l’accréditation de la revue Psy Cause par le CAMES. L’année 2011 fut celle de l’internationalisation du Comité de Rédaction de la revue Psy Cause. Ce furent les Ivoiriens, dans un Pays meurtri par la guerre civile, qui adressaient les premiers un signal fort. Le 1° février 2012, le Pr Drissa Koné nous informait qu’il avait présenté la revue Psy Cause à la Société de Psychiatrie de la Côte d’Ivoire dont il est le Président. Dans la foulée, 13 membres s’abonnaient à la revue. Lui même adhérait à l’association, rejoint rapidement par le Pr Yéo-Ténéna. C’est logiquement qu’à l’automne 2012, nous avons autonomisé dans notre association devenue « Psy Cause International » une section « Psy Cause – Côte d’Ivoire ». Les psy Ivoiriens voulaient participer au financement de la revue et l’utiliser pour publier leurs travaux tout en créant à l’aide de Psy Cause, une dynamique ivoirienne. La participation des deux Professeurs au Conseil d’Administration de Psy Cause International a été validée par leur élection lors de l’AG du 18 avril 2013. L’AG a ainsi voulu rendre hommage à leur rôle pionnier. Par ailleurs, le Pr Yéo-Ténéna est depuis la fin mars 2013, secrétaire de rédaction à l’Afrique Subsaharienne dans la revue Psy Cause.
3- « Psy Cause – Cameroun »
La démarche camerounaise est la plus aboutie en Afrique Subsaharienne. En effet le 26 décembre 2012, l’association « Psy Cause – Cameroun » nous retourne signée la convention avec Psy Cause International. Psy Cause – Cameroun est la première association nationale partenaire membre du mouvement international francophone Psy Cause. Cette association dispose d’un siège social installé dans un local qui lui appartient et d’une secrétaire. L’inauguration solennelle se déroule le 24 février 2013 en présence de 50 personnes dont le Président de Psy Cause International.
Cette démarche camerounaise est en fait la résultante d’une longue histoire. Car le Cameroun est le Pays d’Afrique Subsaharienne qui eut les contacts les plus précoces avec la revue Psy Cause. C’est en 2000, que notre rédactrice la Dr Sophie Sauzade, pédopsychiatre et anthropologue, publie dans notre revue un article d’anthropologie médicale sur « la préadolescence et la sexualité au Sud Cameroun », cosigné par l’anthropologue camerounais Séverin Cécile Abéga et l’anthropologue française Nicole Vernazza. Le premier lien fut donc, il y a une bonne douzaine d’années, dans le champ de l’anthropologie médicale. Plusieurs articles d’anthropologie médicale camerounaise suivirent au fil des années. Après le décès, en 2008, du Pr Abega, c’est un élève de la Pr Nicole Vernazza, l’anthropologue Péguy Ndonko qui monte en 2012 l’association Psy Cause – Cameroun, dans l’esprit pluriprofessionnel de la revue, avec le psychiatre chef de service de l’hôpital de Yaoundé, le Dr Jean Pierre Olivier Kamga Olen. L’anthropologue Péguy Ndonko est, depuis la fin février 2013, l’un des rédacteurs en chef de la revue Psy Cause.
4- « Psy Cause – Tahiti »
En 2006, Psy Cause organisait le premier congrès francophone de psychiatrie dans le Pacifique, en Polynésie Française. Vu la distance (la moitié du globe terrestre), et pour satisfaire aux exigences du gouvernement du Territoire qui était indépendantiste et accordait une importante subvention, fut alors créée une association tahitienne : « Psy Cause – Tahiti ». Depuis, cette association avait rompu les amarres avec nous. Or la nouvelle dynamique du mouvement Psy Cause est arrivée en 2012 jusqu’à Papeete. Le Président de l’association polynésienne, le Dr Yves Petit, est venu à notre réunion avignonnaise du 20 septembre 2012. Un processus d’admission de Psy Cause – Tahiti avec une convention, est en cours et devrait être finalisé en 2013. Il est à noter que la Polynésie Française a le statut de Pays d’Outre Mer, indépendant au niveau de la Santé. Psy Cause – Tahiti est à considérer comme une association nationale.
5- « Psy Cause – Cambodge »
C’est à notre réunion à Siem Reap du 21 novembre 2012, à l’occasion de notre congrès sur le bouddhisme en psychiatrie et dans les psychothérapies, que le Pr Ka Sunbaunat, psychiatre doyen de la faculté de médecine de Phnom Penh et directeur du programme national cambodgien de santé mentale, s’engageait dans la création de « Psy Cause – Cambodge ». Il considère que la revue et le mouvement Psy Cause sont à même de porter son projet humaniste d’une voie nationale de la psychiatrie cambodgienne en référence au bouddhisme. Il attend également de Psy Cause une collaboration à la création d’une association « Bouddhisme et psychiatrie ». Il est à noter qu’au Cambodge, les psychologues seront également partie prenante dans la dynamique « Psy Cause – Cambodge ».
6- Les projets à l’horizon 2013/2014
Actuellement divers projets ont été énoncés : « Psy Cause – Canada », « Psy Cause – Bénin », « Psy Cause – Tunisie » … Ils devraient se concrétiser dans les deux années à venir. Peut être pas tous et peut être également d’autres. La dynamique du « Mouvement » international fédératif francophone Psy Cause (appellation retenue lors de notre réunion à Siem Reap) n’est pas écrite à l’avance. Toute notre équipe qui devrait s’étoffer dans les prochains mois, se mobilisera pour accompagner cette structuration autour de valeurs communes véhiculées par l’usage de la langue française. La dynamique de notre congrès à Ottawa (4-6 octobre 2013) rencontre une forte implication dans ce pays et devrait déboucher sur la création en 2013 d’une association “Psy Cause – Canada” qui regroupe des professionnels francophones principalement du Québec, de l’Ontario et du Nouveau Brunswick.
7- « Psy Cause International »
Son rôle est d’assurer la cohérence de l’ensemble Psy Cause. Son siège social est actuellement au Centre Hospitalier de Montfavet, lieu de naissance du concept, établissement qui nous assure de son soutien. L’ancienne association Psy Cause se décline depuis l’automne 2012 en trois entités : Psy Cause International et deux sections qui lui sont rattachées (« Psy Cause – France » et « Psy Cause – Côte d’Ivoire »). Ces deux sections n’ont pas d’autonomie financière car selon la loi de 1901, le Président est seul responsable sur ses biens personnels, de la trésorerie et de l’usage qui en est fait. La véritable décentralisation ne peut faire l’économie de la création d’associations Psy Cause partenaires. L’expérience de « Psy Cause – Tahiti », fondée à l’occasion du congrès de 2006 pour recueillir des subventions gérées localement, est tout à fait pertinente. Et nous avons vu que « de surcroit » s’est créée une entité durable en passe de devenir une association Psy Cause nationale membre du mouvement Psy Cause.
Psy Cause International est l’interlocuteur unique de la maison d’édition Mario Mella avec laquelle il partage la propriété de la revue Psy Cause, charge à lui d’en assurer le financement. C’est donc par le compte de Psy Cause International que transitent les fonds destinés à la revue Psy Cause. Les associations Psy Cause nationales participent au financement conformément à leur convention. Elles sont toutes représentées au Conseil d’Administration de Psy Cause International.
Psy Cause International coordonne les actions internationales, dont les congrès internationaux. Cette instance est un élément moteur du « mouvement international fédératif francophone Psy Cause ». Elle est avec le Comité de Rédaction francophone de la revue, un lieu d’échanges et d’élaboration.
C- Le champ des « actions » Psy Cause
1- L’écriture
C’est la mission essentielle de la revue francophone internationale Psy Cause. C’est mettre à la disposition des professionnels de la psy un outil original dans le paysage des publications scientifiques qui dans cette discipline sont dominées par la langue anglaise. La revue Psy Cause est francophone et le choix du Français pour exposer sa recherche, sa pratique et ses idées, n’est pas neutre. Ce choix véhicule une référence à la clinique française et à l’approche humaniste du soin. Une part importante a été consacrée dans notre revue, à la psychanalyse, à la psychothérapie institutionnelle, à la médiation artistique, etc… Mais c’est aussi tout naturellement que notre revue accueille des approches thérapeutiques humanistes culturellement éloignées telles qu’au Cambodge, en référence au bouddhisme. Nous avons vu que très vite l’anthropologie, aux côtés de la psychiatrie et de la psychologie, a été bien présente dans la revue. La phénoménologie a, à plusieurs reprises, contribué au débat scientifique : par exemple dans nos congrès de Moscou (2009) et de Siem Reap (2012). Psy Cause a des valeurs et l’une d’entre elle, qui est essentielle, est le refus du dogmatisme.
2- La formation
Dès les premières années de Psy Cause, cette mission fut au premier rang avec l’écriture. Ce n’est certainement pas un hasard si en 1999 fut décerné à Psy Cause le prix Lilly de la Formation Médicale Continue. La revue Psy Cause a été conçue à l’origine comme un outil pluriprofessionnel de communication et d’échange des idées, indissociable de la formation. Elle est également le support de la transmission d’un savoir et d’une expérience à la jeune génération. Il s’agit en particulier de la transmission d’une pensée qui a des racines philosophiques et qui vient en complément indispensable de la recherche « basée sur l’évidence ». Lors de nos réunions mensuelles, les discussions sur les actions de formation (congrès, séminaires) occupent autant de temps que celles sur le contenu de la revue. L’association Psy Cause – Cameroun s’est construite sur ce tandem « écriture/formation ».
3- La coopération
Cette troisième mission s’impose à présent. Elle est la conséquence de la structuration de notre réseau qui fait apparaître une logique de « coopération Nord-Sud ». Les statuts de Psy Cause International ont été revus pour être compatibles avec cette nouvelle donne. Il existe une forte demande d’aide au développement de la psy dans les Pays du « Sud » où la langue française est un véhicule des idées. Par exemple, aider à la constitution d’une bibliothèque scientifique pour les étudiants adhérents de Psy Cause – Cameroun à Yaoundé. Cette aide passe aussi par une aide matérielle aux échanges entre les professionnels. Cette aide passe par des actions de formation sur le terrain, dans des dispensaires, des hôpitaux.
Pour répondre à ces attentes, il convient de bien définir le champ des actions Psy Cause qui devraient être centrées principalement sur la formation et l’accès à l’écriture. Ce travail de délimitation devra être entrepris dans l’esprit du « mouvement » Psy Cause. C’est à dire être la résultante des points de vue des différentes structures nationales qui constituent Psy Cause.
Une autre condition de la réussite est celle des moyens. La première urgence aujourd’hui est de renforcer nos moyens humains. La seconde est de trouver des sponsors, qu’ils soient gouvernementaux, de l’OIF, du monde de l’entreprise, universitaires. Cette recherche va de pair avec l’accueil de nouveaux volontaires qui s’investiront dans cette troisième mission de Psy Cause.
Enfin, il ne faut pas risquer de décevoir. Il faut bien connaître ses limites et ne pas s’engager dans une action qui dépasse nos possibilités et nos missions. L’exemple de l’Égypte entre 2003 et 2007, est riche d’enseignement. Notre action fut avant tout symbolique. La visite d’un groupe de congressistes en 2003 à l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan avait attiré l’attention des autorités sur cet établissement de soins. Le Gouverneur de la Haute Égypte s’est alors impliqué pour l’organisation d’un congrès de psychiatrie en 2005 à Assouan. Les congressistes ont pu alors contempler les travaux de rénovation grâce à des fonds débloqués au Caire. Le Directeur de l’HP d’Assouan est venu en stage au Centre Hospitalier de Montfavet, puis des paramédicaux avignonnais sont venus à leur tour à Assouan, invités par les autorités égyptiennes. En 2007, l’Hôpital Psychiatrique d’Assouan recevait un label d’excellence tandis que le responsable régional de la santé se félicitait du suivi de notre action. Une petite cause peut entrainer de grands effets. Ajoutons que le Dr Nacer Loza, qui avait organisé en 2003 une journée de colloque Psy Cause dans sa clinique psychiatrique du Caire, a, après 2007, œuvré au ministère de la santé égyptien comme responsable de la psychiatrie. Il a largement puisé dans nos échanges à Assouan pour élaborer un projet gouvernemental. Ce qui se joue aujourd’hui, s’inscrit donc dans une continuité.
Avec des moyens adéquats, l’ensemble du Mouvement Psy Cause peut faire du bon travail.
Le 27 décembre 2012, article actualisé le 24 avril 2013,
Dr Jean Paul Bossuat
Peinture exposée à l’occasion du congrès de Siem Reap au Cambodge en novembre 2012.
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