Psy Cause et l’Afrique subsaharienne francophone
En mars 2012, Psy Cause est une revue de référence de l’Afrique subsaharienne francophone. Elle y est présente par ses rédacteurs dans six pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Mali, Niger et Sénégal). Cela ne s’est pas fait en un jour et nous nous proposons d’en retracer les étapes.
L’Afrique subsaharienne francophone fait son entrée dans le N°20/21 de Psy Cause, d’avril à septembre 2000. Ce numéro présente un dossier intitulé « Sur le continent africain » qui comprend un article algérien, trois textes écrits par des auteurs africains exerçant en France et un article écrit au Cameroun par l’anthropologue Séverin Cécile Abéga avec notre rédactrice Sophie Sauzade et l’anthropologue française Nicole Vernazza. Cet article était intitulé : « Le passage : préadolescence et sexualité au Sud Cameroun ». C’est donc par l’anthropologie que notre revue (pluriprofessionnelle) inaugure une présence en Afrique subsaharienne. Sophie Sauzade vient alors d’intégrer notre revue dont la diffusion est, à cette date, encore régionale dans de quart sud-est de la France. Elle est pédopsychiatre à Martigues et anthropologue. Elle travaille à ce dernier titre avec le Cameroun. Un second texte de Séverin Cécile Abéga sur un thème proche « Discuter de la sexualité à Yaoundé : le dialogue entre parents et adolescents », paraît début 2003 dans le N°31/32 de Psy Cause. Séverin Cécile Abéga est devenu correspondant étranger de notre revue et fait le déplacement à une réunion de notre comité de rédaction à Avignon. Les liens avec notre correspondant seront tragiquement interrompus par son décès le 24 mars 2008.
Au premier semestre 2004, une nouvelle page s’ouvre dans un second pays : le Bénin. Monique Wagner, infirmière psychiatrique au Centre Hospitalier de Montfavet et rédactrice de Psy Cause, est engagée dans ce pays au titre de l’ONG Pharmaciens du monde. Elle initie un partenariat entre notre revue et le Professeur René Gualbert Ahyi, qui se concrétise par un article dans le N°35/36 de Psy Cause : « Le langage du corps », qu’il écrit avec Francis Tognon et Prosper Gandaho. Suivent des articles de Mathieu Tognidé (« Orientation et suivi des suicidants au CHNU-HKM de Cotonou » dans le N°37 (2004), « Difficulté d’accès à l’individuation du Noir africain » dans le N°40/41 (2005), puis deux textes dans le N°42 (2005) : « Besoin de prise en charge psychosociale des personnes vivant avec le VIH/Sida à Cotonou » et « Profil épidémiologique des élèves et étudiants toxicomanes de Cotonou »). À la fin du premier trimestre 2006, Mathieu Tognidé est nommé professeur de psychiatrie. Il a ouvert la voie à la reconnaissance des publications dans Psy Cause comme validantes en Afrique pour l’agrégation. Suivent en 2006 deux articles psychiatriques du Burkina Faso dans le N°44/45 de Psy Cause, l’un sur l’excision et l’autre sur les hallucinations chez les Moose, et un troisième de ce même pays sur la pédopsychiatrie (Psy Cause N°45).
C’est en cette année 2006, que nous prenons la décision d’un congrès Psy Cause au Bénin en 2008. De concert, Monique Wagner et le Professeur Prosper Gandaho vont piloter le projet. En 2007, nous avons dans le N°48/49 un article béninois sur le statut de la femme et un article sénégalais sur le naufrage du ferry Le Joola. Du 11 au 13 février 2008, c’est dans le cadre de la toute jeune université de Parakou (au centre du Bénin), que se déroule notre premier congrès en Afrique subsaharienne francophone, co-organisé par la revue Psy Cause et l’université de cette ville. Au niveau de la participation, il est paritaire entre les spécialistes venus de France et du Canada (40) et ceux d’Afrique subsaharienne venus du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo (40). Ce congrès dont le thème est « Pratiques psychiatriques, références, classifications : la place de l’Afrique », est l’acte de naissance de la revue Psy Cause comme revue internationale francophone de psychiatrie. Cet acte confirme d’autres initiatives prises dans ce sens à partir de 2003 (deux colloques en Égypte et un colloque à Tahiti). Les actes du congrès de Parakou sont publiés au premier trimestre 2009 dans le N°53 de Psy Cause.
Au premier semestre 2010, le Pr Mathieu Tognidé obtient du Centre Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES), l’accréditation de la revue Psy Cause devenue ainsi officiellement validante pour les concours universitaires dans cette zone géographique francophone. Notre revue achève sa mutation avec dans le N°58 (fin 2010), 5 articles d’Afrique subsaharienne, 3 articles d’Afrique du Nord et 2 articles européens, de Grande Bretagne et de République tchèque ; et dans le N°59 (2011), 6 articles d’Afrique subsaharienne, un article de Tunisie et deux articles français. À partir du dernier trimestre 2010, l’équipe rédactionnelle de Psy Cause est restructurée avec la constitution d’un comité de rédaction francophone dont les membres échangent via internet et dont les propositions sont reprises lors des réunions au siège de la revue à Avignon. Nous avons dit que 6 pays de l’Afrique subsaharienne francophone y sont représentés, parmi les 17 pays qui le constituent (dont 3 d’Afrique du Nord, 4 d’Europe, 2 d’Amérique et 2 d’Asie).
Le premier trimestre 2012 est marqué par deux évènements qui concernent deux pays : le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Avec l’anthropologue camerounais, le Dr Peguy Ndonko, nous renouons le fil d’une histoire commencée douze années plus tôt. Par lui, le psychiatre chef de service à Yaoundé, le Dr Jean-Pierre Olivier Kamga, rejoint à son tour notre comité de rédaction francophone. Dans un courriel en date du 23 février 2012, le Dr Peguy Ndonko nous informe qu’il nous cherche des contacts dans des pays où nous ne sommes pas présents, en particulier au Congo et au Gabon.
En Côte d’Ivoire, ce sont tous les membres de la Société de Psychiatrie de Côte d’Ivoire (SPCI) qui se sont abonnés à Psy Cause, tandis que leur Président, par ailleurs rédacteur de la revue, le Professeur Drissa Koné, a de surcroit adhéré à l’association Psy Cause qui finance nos publications. C’est un signal fort d’engagement de toute une profession, dans ce pays qui a été meurtri par de longues années de guerre civile.
En conclusion, ce sont douze années de présence qui sont ici retracées. Depuis 2008 à Parakou, Psy Cause est une revue qui compte en Afrique subsaharienne francophone. C’est pour nous un honneur mais aussi des devoirs. C’est aussi l’assurance qu’en Afrique où la psychiatrie est en plein développement, notre revue vivra, pour reprendre la conclusion de l’éditorial du N°60, un véritable mouvement géographique de la pensée, déterminé par le terrain et non par le laboratoire, les éprouvettes et la règle à calcul.
Jean Paul Bossuat
Mes chers confrères, je suis neuropsychiatre de libre pratique en Tunisie, depuis 1985, j’aimerai coopérer avec vous dans vos travaux et vos publications d’autant plus que je suis africain comme vous, je souhaiterai même assurer des jours de consultation en côté d’ivoire si on me l’autorise, et donner un peu de mon temps pour des malades ivoiriens et enrichir ainsi mon expérience professionnelle prière me contacter si vous pensez que je peux vous être utile.
J’aimerai rentrer en contact avec le professeur DRISSA KONE SI on peux m’envoyer son Email le mien est khalil.benfarhat12@icloud.com
Mes sincères salutations
Docteur ben farhat khalil