Partenariat entre Psy Cause et le Laboratoire de Cliniques Psychopathologique et Interculturelle (LCPI) à l’Université Toulouse II

Le directeur de cette unité de recherche à l’Université Toulouse II est le Pr Gérard Pirlot, rédacteur et membre du Comité de Lecture de la revue Psy Cause. Rappelons dans un premier temps son parcours professionnel qui fait de lui un universitaire atypique. Il fut initialement un psychiatre. Nordiste, il a fait ses études de médecine puis de psychiatrie, à Lille. Après le concours, il a débuté sa carrière comme « praticien hospitalier » à l’hôpital de Lavaur dans le Tarn. Mais, passionné de psychanalyse, il choisit de se former dans une école particulièrement rigoureuse pour délivrer son label : le fameux (et controversé par le fait des lacaniens) « Institut ». Le voilà psychanalyste membre de la Société Psychanalytique de Paris (SPP). En 2004, il est nommé Professeur de psychopathologie psychanalytique à Paris X Nanterre (où enseigne Didier Anzieu). En 2008, il est muté comme Professeur de psychopathologie psychanalytique à l’université Toulouse II, en un lieu jusque là très majoritairement lacanien. Dans cette ville il partage son temps d’universitaire avec un cabinet de psychanalyste.

En 2010, nous faisions état dans la revue Psy Cause (N°56 page 52) de la publication par le Pr Gérard Pirlot d’un essai engagé : « Contre l’uniforme mental. Scientificité de la psychanalyse face au neurocognitivisme » (Doin Éditeurs, janvier 2010). Selon l’auteur, le discours cognitivo-comportemental est une « lobotomisation théorique » et un prêt-à-porter intellectuel assorti au politiquement correct ambiant qui veut éliminer la réflexion apportée par la psychopathologie psychanalytique. Ce livre montre combien nombre d’hypothèses freudiennes sur l’associationnisme cérébral et psychique, la mémoire, le refoulement, l’inconscient, les liens entre émotion, souvenir et acte moteur, les fonctions du rêve sont aujourd’hui validées par les neurosciences. Voilà qui tranche avec l’image du psychanalyste réactionnaire de la SPP.

En septembre 2012, notre site annonçait la sortie par le Pr Gérard Pirlot d’un nouvel ouvrage écrit en collaboration avec un collègue de l’université de Nanterre membre de la SPP, consacré à l’œuvre d’André Green (« André Green, les grands concepts psychanalytiques », PUF). La recherche d’André Green a porté sur l’élaboration d’un modèle théorique et clinique qui répondait aux besoins conceptuels pour la prise en charge des organisations non névrotiques. Les fondements de la métapsychologie sont reformulés dans ce livre en respectant l’édifice freudien et en y incluant, entre autres, des apports de Lacan, Winnicott et Bion. L’œuvre d’André Green prend alors une place centrale dans les axes de recherche du Pr Gérard Pirlot. C’est ce qui ressort de la communication de ce dernier le 29 mars 2014 à Rochegude sur les états limites, en particulier autour du « complexe de la mère morte » (à lire sur notre site). Aujourd’hui, il travaille à la publication d’un nouvel ouvrage sur l’œuvre de ce psychanalyste.

C’est au lendemain du congrès de Psy Cause France sur les états limites à Rochegude, que le Pr Gérard Pirlot envisage un partenariat entre Psy Cause et son laboratoire dont nous reproduisons ci-après la fiche technique qu’il nous a envoyée par courriel en ce mois de juillet 2014 :

« Laboratoire de Cliniques Psychopathologique et Interculturelle (LCPI )

Nom du directeur de l’unité: Pr. Gérard Pirlot

Site internet du LCPI : http://lcpi.univ-tlse2.fr/

Le LCPI a été créé en 2009. Il est localisé à l’Université Toulouse-Jean-Jaurès. Il se situe au 2^e étage du Pavillon de la Recherche, au sein du campus.

Nombre de chercheurs : 14 enseignants-chercheurs, 3 professeurs associés, 21 doctorants.

Le LCPI se décline en 3 axes (ou unités) :

– Axe 1 Nouvelle Clinique Psychologique et Psychopathologique des Ages de la vie : recherches issue d’une orientation freudienne sur les nouvelles économies psychiques aux différents âges de la vie, de l’enfant à la personne âgée: dépendances et conduites addictives, conduites auto-agressives et suicidaires, dynamique violente/délinquante, identité féminine, subjectivation adolescente et nouvelles formes de parentalité, soma et corps (somatisations et marquages corporels), psychogérontologie.

– Axe 2 Clinique psychanalytique du sujet : recherches issues d’une orientation lacanienne sur les nouvelles pathologies et les formes de symptôme en lien avec le détissage du lien social, sur les nouvelles formes de l’adhésion (hors tradition familiale) et sur les nouveaux usages de la religion, ainsi que sur la clinique du lien social (postmodernité et fonction du symptôme).

– Axe 3 Psychologie Interculturelle : recherches sur les processus subjectifs d’interculturation, les problématiques de socialisation, de construction identitaire et d’identité religieuse en situation interculturelle, sur les manifestations psychiques transgénérationnelles interculturelles, sur la clinique interculturelle de l’enfant, de la famille en situation migratoire, de réfugié et de psycho traumatismes.

Bilan quantitatif des publications de l’entité (2009-2014) :

– 178 articles dans revues qualifiantes avec comité de lecture ;

– 32 ouvrages ;

– 95 chapitres d’ouvrages ;

– 66 Actes de colloques ; 14 Communications affichées acte de colloque et congrès ;

– 102 articles dans revues à comité de lecture non répertoriés ou sans comité de lecture ;

– 147 Communications dans colloques nationaux & internationaux. »

Le partenariat est envisagé au niveau de l’axe 3, c’est à dire de la psychologie interculturelle. Il a été discuté lors de la réunion du 3 juin 2014 à Avignon, réunion Psy Cause commune au comité de rédaction et à l’association. Le LCPI pourra être associé aux projets avec la RD du Congo. D’autres échanges avec le Pr Gérard Pirlot, ont ensuite porté sur le partenariat Psy Cause/ARIC qui avait été approuvé lors de l’AG du 25 février 2014. L’ARIC (Association internationale de Recherche InterCulturelle) est composée d’universitaires de plusieurs pays qui travaillent dans les domaines de l’anthropologie et de la psychologie et avec des psychiatres. Sa présidente, la Pr Fatima Moussa, est universitaire à Alger. Cette dernière, par un courriel en date du 19 février 2014, nous transmettait la décision du bureau de l’ARIC : « Votre proposition de partenariat a été discutée à la réunion du bureau de l’ARIC hier.Un accord de principe est acquis et nous vous demandons d’officialiser votre demande en indiquant les termes de ce partenariat.  En ce qui nous concerne ce partenariat est scientifique et servirait le rayonnement de nos deux institutions.Nous pourrons, après réception de votre lettre envisager déjà de mettre sur le site de l’ARIC vos annonces ainsi que de collaborer à des concertations en comité scientifique pour  les prochains colloques par exemple.Nous serons heureux de vous compter parmi nous. » Le Pr Gérard Pirlot s’est déclaré très intéressé pour que son laboratoire soit intégré dans ce partenariat avec l’ARIC.

Jean Paul Bossuat