Le chorégraphe franco-marocain, Abdeslam Michel Raji et Psy Cause
Le 9 juin 2010, Abdeslam Michel Raji présentait à Marrakech un spectacle chorégraphique intitulé : « Dhikra. Quand le verbe et le geste font corps ». Cet artiste avait été invité pour illustrer notre congrès Psy Cause international du 6 au 12 juin 2010, qui se déroulait à Marrakech et intitulé : « Congrès sur la clinique interculturelle. Corps et langage. Quand l’esprit parle au corps ». L’architecture de ce colloque était représentative de l’identité de la revue Psy Cause. Elle établissait un ensemble de partenariats : avec le Centre Hospitalier (psychiatrique) de Montfavet, l’Association des psychiatres de Marrakech, le Cercle psychanalytique marocain, le directeur de la revue Horizons Maghrébins (Mohamed Habib Samrakandi, psychosociologue du fait religieux en cultures d’Islam), le directeur du laboratoire de psychologie clinique et pathologique de l’université des lettres et des sciences de Rabat, et bien d’autres. Ce congrès fut un croisement de communications pluridisciplinaires et associait des psychiatres, des psychologues, des anthropologues et des artistes dont Abdeslam Michel Raji.
Ce dernier était venu pour présenter sa recherche chorégraphique axée sur le souffle. Sa démarche artistique dont nous avions perçu une filiation (entre autre) avec le soufisme, est une respiration en mouvement centrée sur la figure de la spirale, qui fait émerger du corps l’essence de la spiritualité et du sacré. L’artiste donne à voir un état de conscience affuté aux confins de la transe qui intègre son espace du spectacle à l’espace d’une communion avec le public. Sa recherche était une très belle illustration mise en mouvement, de notre congrès.
Abdeslam Michel Raji est d’origine marocaine (Casablanca). Il est en France depuis l’âge de 12 ans (domicilié à Lavaur). Danseur et chorégraphe au départ, formé aux techniques classiques et contemporaines (il a étudié la danse à l’école de Maurice Béjart à Bruxelles), il fonde en 1985 sa propre voie, la « Chorésophie » qu’il décrit comme un cheminement initiatique par la voie de l’art. Son approche est une véritable création artistique située à la confluence d’une culture islamique dans laquelle il a vu le jour, et de la culture occidentale dans ce qu’elle a de plus avant-gardiste. Sa recherche nous présentifie peut être ce que sera la spiritualité de demain.
Aujourd’hui Abdeslam Michel Raji, deux années plus tard, demeure en contact avec Psy Cause. Il nous envoie un courriel dans lequel il nous informe de l’actualité de son « atelier du chorésophe » (adresse courriel : m.raji@mac.com). Il n’a pas oublié sa rencontre avec le public de Psy Cause à Marrakech. Nous ne l’oublions pas non plus.
Le parcours d’Abdeslam Michel Raji témoigne d’une grande curiosité, d’une quête au delà de la technique à une époque où la modernité bute sur les limites du matérialisme tandis que la tradition est mise à mal par les bouleversements du rapport de l’homme à son environnement. Son questionnement se situe à un point d’angoisse contemporaine déjà pointé à propos du « malaise dans la civilisation ». Autant dire qu’une prochaine rencontre avec Abdeslam Michel Raji sous la forme d’un spectacle suivi d’un débat, pourrait advenir.
