L’aggiornamento de Psy Cause
Après l’inauguration de Psy Cause Cameroun à Yaoundé le 24 février 2013, l’implication des professionnels canadiens en mars et avril 2013, la sortie dès février du N°62 (du premier trimestre 2013), la dynamique de Psy Cause est repartie. L’assemblée générale de Psy Cause International s’est déroulée le 18 avril 2013 au bord du Rhône en face de la ville médiévale d’Avignon.
L’évolution en 2011/2012 de Psy Cause a été telle qu’une réflexion stratégique de fond quant à la structuration à venir pour poursuivre notre mission internationale, quant à une évaluation des changements décidés le 20 septembre 2012 qui ont ouvert la voie à une organisation associative fédérale, sont devenus incontournables. Psy Cause a changé d’échelle et ne peut plus fonctionner comme avant au risque de se dissoudre et de ne pas honorer les espoirs dont le concept a été porteur. Le 4 octobre 2013, Psy Cause fêtera ses 18 ans à Ottawa. L’âge adulte. Il était donc nécessaire d’inscrire la revue et le mouvement dans un nouveau futur.
Et pour ce faire, de revisiter le passé, de réaffirmer les valeurs fondatrices et de les réintégrer dans notre projet tout en les adaptant au nouveau contexte. En quelque sorte, il s’agit de retrouver des lendemains perdus, de conserver tout son sens à l’élan de Psy Cause (revue et association(s)) de par le monde et dans le même temps de nous donner les outils institutionnels pour qu’il puisse s’épanouir. Dans le compte rendu de l’Assemblée Générale du 18 avril 2013, la secrétaire de séance avait résumé l’essence de l’association en 2013 : « Psy Cause International est gardienne des valeurs portées par la revue issues des deux piliers initiaux : Originalité et Universalité. »
Le nouveau Conseil d’Administration du 18 avril est composé aux deux tiers de fondateurs de la revue, certains ayant fait leur retour, et pour un tiers de membres appartenant à d’autres pays de la francophonie. Il conjugue un retour aux origines avec une internationalisation. Cette évolution se retrouve dans la revue dont l’équipe coordinatrice (à savoir le directeur et des deux rédacteurs en chef) est à la fois internationale et pluridisciplinaire puisqu’elle rassemble trois disciplines contribuant à la prise en charge des malades mentaux : la psychiatrie, la psychologie et l’anthropologie. L’internationalisation concerne également les secrétariats de rédaction organisés par zones géographiques. Avec la place nouvelle du Canada, gageons que des évolutions se profilent, en particulier dans le cadre éventuel d’un futur partenariat entre la revue Psy Cause et la revue Santé mentale au Québec.
Dans cette optique d’un retour aux fondamentaux pour réussir notre nouvelle étape, nous allons sous peu publier sur le site le N°1 scanné de la revue Psy Cause. Dans ce numéro destiné à la seule aire géographique du département du Vaucluse, il y avait en germe une revue francophone internationale et notre identité présente dans 29 pays. Rappelons quelques idées lors de la naissance de la revue : la primauté de la clinique sur la théorie, la pluridisciplinarité en psychiatrie avec son corollaire qui est le travail en équipe, la personne au centre du soin et non son découpage en symptômes, le refus du dogmatisme, la valorisation de la créativité, l’intérêt pour la nouveauté même si elle dérange. La revue alliait ainsi le respect de la richesse de la clinique des anciens et l’ouverture à l’invention.
Jean Paul Bossuat
