Journal du congrès de Kyoto : carnet N°7. Soirée d’anniversaire du 21 octobre 2014
Comme précédemment lors du congrès Psy Cause à Ottawa il y a une année, nous fêtons l’anniversaire de Psy Cause le soir du 21 octobre 2014 à Kyoto. Le Président a tenu à ce que cette fête soit tout particulièrement dédiée à celles et ceux qui se sont personnellement les plus investis dans la nouvelle dynamique de Psy Cause depuis les difficultés de l’hiver 2012/2013. Cette soirée de gala du congrès Psy Cause de Kyoto se déroule dans un restaurant situé à dix minutes de marche de l’hôtel des congressistes, face au Château Nijo, ancienne résidence du Shogun, et dans l’un des seuls jardins légendaires qui subsistent du premier Palais Impérial de Kyoto (fondé en 794). Le repas consiste en un dîner de shabu-shabu suivis du traditionnel gâteau avec 19 bougies puisque Psy Cause a 19 ans.
Sur une idée de la Dr Catherine Lesourd appuyée par la Dr Patricia Princet, la cérémonie débute par un spectacle de tambours, de percussions traditionnelles japonaises autant musicales que visuelles « wadaïko ». Cet art est en lien avec les arts martiaux et donc avec l’annonce de la guerre. La gestuelle est très importante dans le « wadaïko » avec une recherche du geste pur inspirée des arts martiaux, inspiration que l’on retrouve également dans la cérémonie du thé. L’art militaire fut au Japon une référence première qui s’est déclinée dans de nombreux domaines, la société des samouraï ayant dominé le pays pendant de nombreux siècles. La soirée anniversaire de Psy Cause a donc débuté par le roulement guerrier des tambours.
Le maître zen qui était intervenu au second jour de notre congrès, le Maître Eshin Nishimura, s’est fait représenter à notre soirée de gala par l’un de ses disciples qui s’est proposé de jouer d’un instrument traditionnel japonais, une sorte de conque, après les tambours. Il nous en explique la symbolique : après l’appel à la guerre du « wadaïko » qui résonne de loin en loin, survient la musique de son instrument qui transmet la voix de Bouddha, appel à la paix et à la réconciliation. Quelle belle symbolique pour ce repas anniversaire de Psy Cause ! Le Pr Shigeyoshi Okamoto, présent lui aussi dans cette soirée anniversaire, a suivi depuis des années l’évolution de Psy Cause en tant que rédacteur japonais de la revue. Il n’est peut être pas étranger à ce message d’harmonie pour que réussisse Psy Cause dans sa mission internationale, laquelle est importante pour nos interlocuteurs japonais.
C’est alors que le Président, le Dr Jean Paul Bossuat, appelle toutes celles et tous ceux qui sont venus au congrès de Kyoto et qui ont fait avancer Psy Cause de façon décisive ces deux dernières années.
Il appelle en premier Mme Marie José Pahin que l’on peut considérer comme une contributrice à la fondation de Psy Cause, il y a 19 ans, puisqu’elle écrivait dans le N°1 de la revue Psy Cause et rejoignait notre équipe dès la première année. À l’époque, psychologue clinicienne à l’Hôpital Édouard Toulouse et psychanalyste à Marseille, elle enseignait les concepts de la psychanalyse à des infirmiers d’une structure de soins du service du Dr Jean Paul Bossuat pour leur permettre de mieux se repérer dans la prise en charge des patients. Sa fidélité à Psy Cause ne s’est jamais démentie et elle a pris à cœur sa fonction de co-rédactrice en chef, sollicitant par exemple le Dr Bernard Hubert, psychiatre et psychanalyste à Marseille, dont le passionnant article sur le meurtre commis par Althusser vient d’être publié dans le N°65. Membre du conseil d’administration, elle a été très impliquée dans la nouvelle dynamique de l’association en 2013.
Le président appelle en second le Dr Jean Louis Griguer. Psychiatre chef de pôle à Valence, Docteur en philosophie, il a joué un rôle déterminant dans l’activité scientifique actuelle de Psy Cause en France en promouvant tout au long de l’année 2013 l’idée d’un colloque clinique dans le cadre convivial du Château de Rochegude, sur les États limites, qu’il managera le 29 mars 2014. Le succès de cette formule l’amène à la renouveler le 11 avril 2015 avec un colloque Rochegude II qui aura pour thème : Les troubles bipolaires. Il souhaite que ce Château de Rochegude devienne, en France, un lieu de rassemblement annuel des membres du réseau Psy Cause autour d’une réflexion commune sur la clinique. Il expliquera le lendemain lors de la réunion associative ouverte Psy Cause, que, pour porter une parole dans d’autres pays, il est important d’avoir une activité scientifique de qualité en France.
Le président appelle ensuite Mme Marie Christine Pessiot. Spécialiste du conseil en entreprise, elle n’est pas une professionnelle de la psy. Mais passionnée par la psy, elle est venue à notre congrès au Cambodge et, dès janvier 2013, elle s’engage pour aider Psy Cause dans son nouveau cap. Elle entre au conseil d’administration et apporte son expertise en organisant des séminaires stratégiques : le premier en juillet 2013 à Avignon, le second en septembre 2013 à l’Estaque (Marseille). Elle demeure disponible pour nous aider à adapter notre fonctionnement à l’évolution de l’association et de la revue, laquelle est très rapide.
Après avoir appelé ces trois membres importants de Psy Cause, à ses côtés dès janvier 2013 pour que Psy Cause réussisse, le président appelle les deux organisatrices françaises du congrès de Kyoto qui nous rassemble en cette soirée anniversaire de gala, les Drs Patricia Princet et Catherine Lesourd. Il a souhaité appeler également le Pr Shigeyoshi Okamoto, organisateur japonais du congrès, mais ce dernier, à cause d’un problème de santé, a été dans l’obligation de discrètement quitter la table dans cette soirée à une heure tardive.
La Dr Patricia Princet, psychiatre chef de service et Présidente de la CME à l’Hôpital de Fains Veel, a manifesté en avril 2013 sa disponibilité pour un engagement personnel dans Psy Cause. Cet engagement s’est concrétisé au congrès d’Ottawa en octobre 2013 où elle faisait une communication. Elle partageait avec la Dr Catherine Lesourd également présente, un grand intérêt pour la culture japonaise. Toutes les deux avaient regretté l’absence du Pr Shigeyoshi Okamoto à Siem Reap en novembre 2012 et pensaient que nous pourrions organiser une manifestation scientifique en particulier autour de la Thérapie de Morita. La Dr Catherine Lesourd, pédopsychiatre dans l’île de la Martinique, était allée au début de l’été 2013 à Kyoto pour rencontrer le Pr Shigeyoshi Okamoto et visiter l’Hôpital Sansei. L’idée d’un congrès au Japon en 2014 fut plébiscitée par les congressistes avant d’être validée par l’association. Ainsi missionnées, les deux collègues, malgré des lieux d’exercice professionnels séparés par des milliers de kilomètres (c’est cela aussi Psy Cause), ont effectué toutes les deux un repérage en mars 2014 au Japon, qui a permis de monter l’organisation de ce congrès pour Psy Cause. Ce montage a été effectué en lien permanent avec le président et le conseil d’administration, et son déroulement, en ce mois d’octobre au Japon, se doit d’expliciter un travail en équipe exemplaire, gage de la réussite des congrès futurs. Le dernier repas pris en commun à Nara le 24 octobre avant l’extension de Tokyo, et dont nous reparlerons dans un prochain carnet, a été placé sous le signe de l’harmonie et a permis à toute l’équipe organisatrice française de se rassembler une dernière fois en présence des congressistes.
Le président appelle le Dr Jean Dominique Paoletti qui a été très présent aux côtés de Psy Cause en cette année 2014. Il s’est fait à Marseille l’avocat du congrès de Kyoto auprès de ses collègues et a convaincu une très importante délégation de congressistes de se joindre à nous. Au cours de ces journées au Japon, il apporte sa note personnelle à l’ambiance et participe par son humour et sa disponibilité auprès de tous, à une dynamique de groupe réussie. Membre de l’association, il sera pleinement associé à nos futurs projets, ce qui sera le cas lors de la réunion associative ouverte du lendemain.
Bien évidemment, nous exprimons dans ce compte rendu une pensée pour les personnalités de Psy Cause qui avaient manifesté leur désir de venir à Kyoto mais n’en n’ont pas eu la possibilité. Ainsi, le Dr Thierry Lavergne, second personnage de Psy Cause en tant que vice président de l’association et directeur adjoint de la revue, est allé à la demande de l’association, représenter la direction de Psy Cause à Tunis au congrès tunisien unitaire de psychiatrie qui, pour la première fois, rassemblait la totalité des associations scientifiques tunisiennes de psychiatrie. Psy Cause avait été sollicitée pour ce rassemblement qui s’inscrit dans le contexte de la nouvelle Tunisie post-révolutionnaire. Ce congrès, auquel la présence est incontournable pour une revue francophone internationale comme la nôtre, se déroule en même temps que le congrès de Kyoto.
Par ailleurs le Pr François Borgeat, de Montréal, a été empêché par un problème de santé prolongé de sa conjointe Carmen qui avait communiqué avec lui au congrès Psy Cause d’Ottawa dont il avait présidé le comité scientifique. Il nous a fait connaître son engagement dans le projet d’un groupe Psy Cause au Canada avec un siège social à l’Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal. Tous nos vœux de guérison lui sont adressés ainsi qu’à sa conjointe.
Enfin, le Pr Raymond Tempier, d’Ottawa, évoqué dans la communication d’ouverture en hommage au Pr Ka Sunbaunat, était mobilisé en septembre peu de temps avant le congrès de Kyoto, par la remise solennelle du prix de Genève pour les droits de l’homme en psychiatrie au Pr Ka Sunbaunat lors du congrès mondial de psychiatrie à Madrid.
Le président appelle alors sa femme sans l’engagement et les connaissances de laquelle, le congrès au Cambodge n’aurait pu avoir lieu, congrès qui fut pour Psy Cause le point de départ d’une rencontre avec la civilisation de l’Extrême Orient.
Le moment est alors venu de souffler les 19 bougies du gâteau d’anniversaire de Psy Cause par le président et l’ensemble des personnes appelées. La soirée se termine par une ambiance très festive avec des déguisements traditionnels japonais.
Jean Paul Bossuat