Journal du congrès de Kyoto : carnet N°1 (13 au 15 octobre 2014)
Arrivée des Drs Jean Paul Bossuat et Patricia Princet à l’aéroport d’Osaka par temps couvert le 13 octobre au petit matin mais pas de vent. Le typhon d’Okinawa est tout de même à un millier de kilomètres au sud. Depuis l’aéroport, le train (confortable et très propre) serpente près d’une heure au cœur d’une agglomération urbaine continue, de l’aéroport sur la côte à Osaka puis Kyoto. Ce voyage mêle une impression de familier avec un enchevêtrement de grands immeubles et de pavillons comme en RER dans l’agglomération parisienne, et d’étrangeté avec les enseignes en caractères japonais, les toits courbés et le contrôleur qui s’incline devant la clientèle avant de franchir la porte de communication avec le wagon suivant. Nous sommes au Japon.
Le 14 octobre débute par une première approche de Kyoto, l’ancienne capitale, une ville qui laisse beaucoup de place aux petits immeubles, aux rues étroites à dimension humaine et à la convivialité. Les costumes les plus variés s’y côtoient. Au niveau des passantes, les kimonos se mêlent sans complexe avec les shorts, les minijupes audacieuses et les uniformes scolaires des adolescentes. Les enrhumés couvrent leur visage d’un masque pour ne pas transmettre aux autres leur virus. La plus grande liberté au niveau de l’apparence semble reposer sur l’absence d’agressivité et le respect de l’autre dans sa singularité. L’image que la société japonaise donne à voir au niveau de sa surface serait celle d’une heureuse synthèse du Un et du Multiple. Cette liberté du paraître serait l’un des rares espaces de liberté au sein d’une société très codifiée.
Cette première approche se poursuit le lendemain avec une promenade dans le charmant quartier de la rue de la philosophie et un parcours dans le jardin japonais de la Pagode d’Argent, lieu propice à la méditation. Les couleurs automnales d’une végétation très étudiée ajoutent de la poésie à une représentation paisible de l’être au monde. Ce genre de lieu a donné naissance à l’affiche de notre congrès. Un sentier tortueux au sol complexe et parfois irrégulier serpente au milieu d’espaces symboliques propices à l’évocation de cette pensée de Confucius : « Le bonheur ne se trouve pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir. »
Le soir du 14 octobre, les organisateurs français sont les invités du Pr Shigeyoshi Okamoto à un dîner typiquement japonais qui se consomme à genoux et aligne une longue théorie de plats sophistiqués en portions miniatures. Le Un et le Multiple, encore… Ce dîner, précédé d’une réunion de travail, est l’occasion de bien préciser un certain nombre de modalités du congrès imminent : protocole, programme, etc… Et nous renseigne sur l’importance numérique du public japonais attendu qui sera tout à fait à la hauteur de l’événement. Nous sommes d’ores et déjà assurés de la parité entre le public japonais et le public étranger.