Journal du congrès d’Ottawa : carnet N°6. L’ouverture du congrès
La première journée du congrès Psy Cause « Minorités culturelles et Santé mentale » est le 4 octobre 2013. Déjà la veille au soir, nous nous retrouvons, les deux coprésidents du comité d’organisation, à l’invitation du Pr Issack Biyong, pour un repas de travail dans un restaurant de Gatineau spécialisé dans la cuisine africaine. Ce qui nous a permis d’évoquer des souvenirs à Yaoundé à l’occasion concomitante d’un congrès de psychotraumatologie et de l’inauguration du siège de Psy Cause Cameroun en février dernier, où nous avions eu l’occasion ensemble, de partager avec le président de cette association membre du mouvement Psy Cause, le Dr Péguy Ndonko, des repas conviviaux. Nous effectuons les derniers réglages entre psychiatres de l’Hôpital Montfort et le directeur de la revue Psy Cause.
À l’arrivée dans la salle du congrès, le matin du 4 octobre, nous avons l’opportunité de dialoguer avec le directeur de l’Hôpital Universitaire Montfort, le Dr Bernard Leduc, ainsi qu’avec le vice doyen de la Faculté de médecine d’Ottawa, directeur du Bureau des Affaires Francophones, le Pr Jean Roy. Nos deux interlocuteurs pointent la pertinence d’un congrès à l’Hôpital Montfort au cœur de la minorité franco-ontarienne. Tous les deux guident la destinée de l’Hôpital qui accueille notre congrès, le premier dans le cadre de la structure hospitalière et le second dans le cadre de la structure universitaire. Il se retrouvent tous les deux juste avant le début des travaux, devant le récit historique de Psy Cause au travers des affiches de nos diverses manifestations scientifiques depuis 1999, pour échanger entre eux. Nous les remercions tous les deux pour l’aide qu’ils nous ont apportée.
À quelques pas de là, ce sont les deux rédacteurs canadiens de la revue Psy Cause qui se sont investis dans la réussite de ce congrès, qui, également, sont en pleine discussion. Il s’agit du Pr François Borgeat, membre francophone de la commission canadienne de santé mentale et président du comité scientifique du congrès, venu de Montréal, et du Pr Raymond Tempier qui partage son temps entre le département de santé mentale de l’Hôpital Montfort et l’université d’Ottawa, coprésident du comité d’organisation du congrès. À eux deux, ils réunissent les réalités de la psychiatrie au Québec où la langue française est majoritaire, et de la psychiatrie au sein de la minorité franco-ontarienne. Leur collaboration au sein de Psy Cause donne toute sa portée symbolique à l’événement qui commence ce vendredi dans ces lieux en Ontario et qui s’achèvera à Montebello le samedi en Québec.
Au stand de Psy Cause, à l’entrée de la salle, d’autres acteurs participent aux derniers préparatifs : la rédactrice en chef de la revue Psy Cause, psychologue et psychanalyste à Marseille, Mme Marie José Pahin, et la responsable du marketing dans Psy Cause sans laquelle le congrès de Siem Reap au Cambodge n’aurait jamais eu lieu, Mme Catherine Gras Bossuat. Nous avons ce matin du 4 octobre expliqué au Pr Jean Roy l’organisation pluridisciplinaire de Psy Cause dont témoigne à l’Hôpital Montfort la présence conjointe du directeur psychiatre de la revue (et président de l’association), et d’une rédactrice en chef psychologue/psychanalyste (et membre du conseil d’administration). Nous reviendrons sur cette dimension de Psy Cause qui intéresse beaucoup les Canadiens, lorsque nous parlerons de la réunion consacrée à Psy Cause Canada à l’Hôpital Pierre Janet de Gatineau. En effet, l’écriture dans une même revue, de psychiatres, de psychologues, d’infirmiers voire d’administratifs, la création de forums rassemblant les diverses catégories de personnels qui interviennent autour du patient, autrement dit aller au delà de son appartenance professionnelle, cela serait au Canada un enjeu encore plus mobilisateur que la francophonie. Évidemment, si l’on ajoute l’un et l’autre, il y a de quoi faire avec Psy Cause.
Le directeur de l’Hôpital Montfort, le Dr Bernard Leduc, prend la parole pour accueillir au nom de son établissement les congressistes. Il nous fait un récit détaillé de la bataille de Montfort, déjà traitée dans notre carnet N°1, qui a mobilisé pendant plusieurs années la communauté franco-ontarienne et les anglophones solidaires de cette dernière. La recommandation de fermeture de l’hôpital destiné aux soins des francophones en Ontario a été annulée et l’existence de cet établissement inscrite dans le marbre de la loi. Le directeur attire notre attention sur le fait que ce n’est pas seulement la question de la francophonie qui a mobilisé les anglophones, mais aussi le niveau d’excellence des soins prodigués en ce lieu. Le Dr Bernard Leduc salue la pertinence du lieu et du thème de notre congrès et nous souhaite la bienvenue.
Le Pr Jean Roy prend ensuite la parole pour nous accueillir au nom de l’université. N’oublions pas que l’Hôpital Montfort est pleinement un CHU depuis juin dernier. Il fait le récit du développement de l’enseignement en français à la faculté de médecine d’Ottawa et explique l’importance de l’Hôpital Montfort comme terrain de stage et de formation en langue française pour les étudiants. Il approuve pleinement la démarche de Psy Cause de faire un congrès dans l’Ontario et de le situer dans le contexte de la francophonie dans l’ensemble du Canada.
Nous avons pu constater que la salle du congrès était bien remplie, ce qui témoigne d’un intérêt certain des professionnels canadiens pour notre manifestation scientifique. D’autant plus, et c’est important, qu’elle vient d’être accréditée par l’université de Montréal avec l’aide du Pr Emmanuel Stip. Ce qui en fait un congrès officiel pour le Canada et est essentiel comme point de départ d’une dynamique Psy Cause dans ce pays.