Journal du congrès d’Ottawa : carnet N°2
Où passer un dimanche à Ottawa ? En retournant dans ce lieu magique que nous avions visité en mars dernier dans la neige et la glace, qu’est le moulin de Wakefield. Cette fois, il est presque caché dans un écrin de verdure, tel un lieu de conte pour enfants, idéal pour un anniversaire : celui des 18 ans de Psy Cause… Ce qui ne rajeunit pas les membres fondateurs mais est aussi un symbole de vitalité de notre revue et de notre réseau de militants. Nous y dînerons de nuit et sa façade sera éclairée au fil de la cascade qui longe le restaurant.
Nous n’avions pas finalisé les modalités des repas pris à Ottawa pendant les travaux scientifiques. Ce lundi matin, c’est chose faite ! Le Pr Raymond Tempier nous a indiqué un restaurant indien situé à deux pas de l’Hôpital Montfort, qui s’inscrit opportunément dans le thème de notre congrès d’Ottawa (les minorités…) et dans la continuité de notre congrès de Siem Reap au Cambodge, puisque nous déjeunerons le vendredi midi et le samedi midi dans une salle qui nous sera réservée, sous le regard du dieu éléphant hindouiste Ganesh. C’est-à-dire sous le regard du dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, patron des écoles, dieu qui enlève tous les obstacles et qui représente l’homme dans sa plénitude. Que demander de plus…
L’agglomération d’Ottawa, à l’image du Canada, est un kaléidoscope de l’immigration de populations de notre planète. Le matin même à l’hôtel, en discutant avec Maude, l’employée haïtienne qui nous servait le petit déjeuner, nous apprenions que sa fille est infirmière dans le département de santé mentale de l’Hôpital Montfort. Deux communications sont prévues sur la communauté haïtienne particulièrement nombreuse au Québec et bien présente, logiquement, à Gatineau. La première sera présentée par le Pr François Borgeat, membre de la commission de santé mentale du Canada et par sa compagne Carmen L’Allier, travailleuse sociale, tous deux à Montréal et qui ont découvert Psy Cause à l’occasion du congrès de Siem Reap (sur le bouddhisme en psychiatrie et dans les psychothérapies). La seconde est rédigée par le Pr de psychologie Yves Lecomte, directeur de la revue Santé Mentale au Québec pendant 37 ans (ce qui laisse de la marge au directeur de la revue Psy Cause pour continuer à en être le capitaine…), et par Mme Elena Bessa, une sociologue universitaire argentine qui a mené des recherches avec le Pr Yves Lecomte sur la communauté haïtienne de Montréal. Ce sera elle qui nous présentera leur travail puisque le Pr Yves Lecomte vient de partir à Haïti pour une mission. Pour être complet à propos de ce kaléidoscope, il ne faut pas oublier le chauffeur de taxi éthiopien qui nous a amené à Ottawa du terminal du bus Air France jusqu’à l’hôtel. Ni la population francophone maghrébine qui fera également l’objet d’une communication.
L’après midi à l’Hôpital Montfort, nous avons eu un long entretien dans le bureau de Mme Myriam Fay, ergothérapeute, qui va communiquer sous la forme d’un atelier de Mindfullness Therapy le 6 octobre à Montebello, et qui achève la rédaction d’un article sur ce sujet avec le Pr Raymond Tempier, pour le numéro Spécial Cambodge (N°64) de Psy Cause, à paraître vers novembre. Mme Myriam Frey nous explique comment elle va convier le groupe à vivre une expérience de pleine conscience à Montebello. Elle nous en précise les étapes. La première consistera en des exercices de respiration. La seconde sera la « méditation ouverte », c’est-à-dire en termes techniques une surveillance métacognitive non réactive : métacognitive = on se regarde penser, et non réactive = une prise de distance avec le vécu. La troisième étape sera, si la météo le permet, une méditation marchée dans le parc de Montebello au milieu des arbres rougeoyants. Sinon, ce sera une méditation sur la compassion. Espérons que l’été indien tiendra ses promesses à Montebello car cette méditation marchée promet d’être une expérience inoubliable.
La journée suivante, celle de ce 24 septembre, débute à l’hôtel en fanfare : évacuation par l’escalier de secours, sirène d’alarme, odeur de fumée acre dans le hall et arrivée ultra rapide de trois camions de pompiers … et de la télévision pour filmer le tout. Finalement plus de peur que de mal : une lampe explosée qui a fondu du plastic, le problème éradiqué en un rien de temps et tout le monde réintègre l’hôtel. Bravo l’efficacité en Amérique du Nord. Les grands moyens tout de suite et un incendie de l’hôtel évité. Les congressistes pourront dormir en sécurité.