Cinquième composition statistique de l’équipe rédactionnelle de la revue Psy Cause (18 avril 2017)
Le 10 octobre 2012, nous publions un premier état annuel statistique de la composition du comité de rédaction de Psy Cause. Un second, le 13 novembre 2013. Un troisième, le 9 novembre 2014. Un quatrième, le 3 novembre 2015. Il s’agit donc, ce 18 avril 2017, du cinquième relevé statistique effectué depuis nos nouveaux statuts de septembre 2012 qui consacraient la dimension internationale francophone de Psy Cause.
Nous pouvons y trouver matière à dégager une direction dans l’évolution de notre revue. La définition retenue pour la revue Psy Cause est celle d’une « revue francophone internationale pluriprofessionnelle de psychiatrie ». Francophone, Psy Cause l’est par l’écriture en langue française, pondérée par les résumés et mots clés en anglais indispensables pour la validité universitaire des articles. Internationale, elle l’est par la présence de rédacteurs dans 30 pays sur 4 continents. L’admission, en septembre 2016, de notre association au sein du Réseau des Associations Professionnelles Francophones (RAPF), qui œuvre au sein de l’OIF, officialise cette orientation. Pluriprofessionnelle de psychiatrie parce qu’elle a été conçue initialement sur l’idée des équipes soignantes en psychiatrie. Notre revue est de plus en plus repérée dans le champ de la santé mentale, en particulier en Afrique dans le cadre d’un partenariat privilégié avec la Société Africaine de Santé Mentale (SASM). Ajoutons que notre revue est reconnue par le CAMES (Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur).
L’étude statistique ci-après cherche à mesurer la répartition par professions ventilées par pays, au sein de notre Comité de Rédaction francophone (et de notre Comité universitaire francophone de lecture) constitué aujourd’hui de 74 professionnels (80 le 3 novembre 2015, 86 le 9 novembre 2014, 81 le 13 novembre 2013, 71 le 10 octobre 2012). Le recul relatif du nombre de professionnels engagés dans un travail rédactionnel est à pondérer avec le développement constant d’antennes nationales qui œuvrent pour la revue.
La France métropolitaine : 15 rédacteurs (22 en 2015, 29 en 2014, 32 en 2013, 35 en 2012) (20% du CR contre 27,5% en 2015, 34% en 2014, 39,5% en 2013, 49,3% en 2012), dont 10 psychiatres, 3 psychologues, 1 infirmier, 1 éducateur.
On enregistre depuis 2012 un constant recul en pourcentage. Il est du à la conjugaison de l’extension internationale du réseau et de la réduction du nombre de rédacteurs en France. Ce dernier résulte entre autre d’un changement de stratégie dans la construction du réseau en France. La revue n’a plus pour vocation de fédérer les bonnes volontés mais de constituer une équipe de travail. Le réseau associatif prend le relai dans le cadre de « Psy Cause France », ce qui se fait progressivement. Cette synergie du réseau rédactionnel et du réseau associatif est d’ailleurs à présent opérationnelle dans d’autres pays avec nos antennes Psy Cause Cameroun, Psy Cause Canada, Psy Cause Côte d’Ivoire, Psy Cause RD Congo, Psy Cause Sénégal et Psy Cause Togo.
L’Europe hors la France : 9 rédacteurs (10 en 2015, 8 en 2014 et en 2013, 7 en 2012) (12% du CR contre 12,5% en 2015, 9,3% en 2014, 9,9% en 2013 et 2012), se répartissant ainsi sur 7 pays :
– Suède : 1 psychologue.
– Pays Bas : 1 psychologue.
– République Tchèque : 3, dont 2 psychiatres et 1 psychologue.
– Portugal : 1 psychologue.
– Suisse : 1 psychiatre.
– Monaco : 1 psychiatre.
– Italie : 1 psychiatre
La présence de Psy Cause a légèrement reculé dans cette zone. L’événement de l’année 2015 avait été notre congrès en Principauté de Monaco, dans l’amphithéâtre du Centre Hospitalier Princesse Grace. Le dernier numéro de l’année 2014, diffusé début 2015 (N°67), publiait (en Français) un article suédois sur le concept d’alliance thérapeutique qui fait consensus dans ce pays. Cette parution est en soi-même un événement car il est quasiment de règle, en Suède, de publier dans une revue internationale en Anglais. Psy Cause va, en Europe, bien au delà de l’espace francophone qui y est très minoritaire. Notre revue a des progrès à réaliser, en particulier en Belgique.
L’Afrique méditerranéenne : 6 rédacteurs (6 en 2015, en 2014 et en 2013, 4 en 2012) (8% du CR contre 7,5% en 2015, 7% en 2014, 7,4% en 2013 et 5,6% en 2012), se répartissant ainsi sur 3 pays :
– Maroc : 1 psychiatre.
– Algérie : 3, dont 1 psychiatre et 2 psychologues.
– Tunisie : 2 psychiatres.
La présence de notre revue y est stable depuis 2013. Le monde arabo-musulman traverse une profonde crise identitaire et culturelle, et est un espace géographique à la fois très en demande et « difficile ». Nos premiers pas au Maroc et en Algérie avaient été fortement soutenus par le service public français, à savoir le Centre Hospitalier de Montfavet (Avignon) qui avait, à l’époque, bénéficié (pour le Maroc) d’un budget du Ministère des Affaires Etrangères. En Tunisie post-révolutionnaire, le terrain n’a pas permis un événement Psy Cause en 2016 qui aurait apporté un soutien à cette toute nouvelle démocratie. À Abidjan, en mars dernier au second congrès de la SASM, une importante délégation tunisienne avait fait le déplacement pour adhérer à la Société Africaine de Santé Mentale jusqu’alors concernée par la seule Afrique Subsaharienne francophone. Cette délégation nous avait laissé entendre que Psy Cause pourrait s’associer à un colloque regroupant les diverses associations tunisiennes, ce qui serait une formule mieux adaptée.
L’Afrique subsaharienne (Zone CAMES) et de l’Océan Indien : 33 rédacteurs (27 en 2015 et 2014, 22 en 2013, 19 en 2012) (44,6% du CR contre 34% en 2015, 31% en 2014, 27,2% en 2013 et 26,8% en 2012), se répartissant ainsi sur 15 pays :
– Sénégal : 2 psychiatres. (Présence de Psy Cause Sénégal).
– Guinée : 2 psychiatres.
– Mauritanie : 1 psychiatre.
– Mali : 1 psychiatre.
– Niger : 1 psychiatre.
– Burkina Faso : 2 psychiatres.
– Centrafrique : 1 psychiatre.
– Côte d’Ivoire : 5, dont 3 psychiatres, 1 psychologue et 1 bioanthropologue. (Présence de Psy Cause Côte d’Ivoire).
– Togo : 4, dont 3 psychiatres et 1 psychologue. (Présence de Psy Cause Togo).
– Bénin : 3, dont 2 psychiatres et 1 infirmier.
– Cameroun : 3, dont 2 anthropologues et 1 psychiatre. (Présence de Psy Cause Cameroun).
– Congo (Brazzaville) : 2, dont 1 psychiatre et 1 neurologue.
– République Démocratique du Congo : 2 psychiatres. (Présence de Psy Cause RD Congo).
– Madagascar : 2 psychiatres
– Réunion : 1 psychiatre
– Seychelles : 1 psychologue.
L’Afrique subsaharienne arrive largement en première place devant la France métropolitaine. Elle est en passe de peser la moitié de l’équipe rédactionnelle. Elle représente environ un tiers de nos abonnés. Notre présence y est en constante progression et reconnue de longue date. La contribution de cette zone géographique en articles dans la revue est de premier ordre. Lors de l’atelier Psy Cause du 6 mars 2017 au congrès de la SASM à Abidjan, nous avons pu faire état de 69 articles africains subsahariens publiés depuis 2010, année de l’internationalisation de la revue. Et notre N°73 en cours de parution en compte 7 de plus ! Il est possible de dire aujourd’hui que la revue Psy Cause est, en 2017, principalement africaine.
L’Asie : 6 rédacteurs (6 en 2014, 4 en 2013, 3 en 2012) (8% du CR contre 7,5% en 2015, 7% en 2014, 4,9% en 2013 et 4,2% en 2012), se répartissant ainsi sur 3 pays :
– Liban : 1 psychologue.
– Cambodge : 3, dont 2 psychiatres et 1 psychologue.
– Japon : 2 psychiatres.
Il existe une certaine élite francophone en Asie, où l’anglais domine partout en tant que langue des échanges internationaux. Notre revue y trouve une place de qualité comme véhicule des idées et y progresse rapidement, organisant en Extrême Orient deux congrès internationaux en trois ans (au Cambodge en 2012 puis au Japon en 2014). Un numéro Spécial Japon est paru fin 2015. Il a, au fil de huit articles en langue française, exposé la richesse d’une pensée japonaise dont l’éventail des références puise dans le bouddhisme zen avec la thérapie de Morita, ou dans Jacques Lacan pour le soin en pédopsychiatrie ou la recherche anthropologique.
L’Amérique : 8 rédacteurs (7 en 2015, 8 en 2014, 7 en 2013, 3 en 2012) (11% du CR contre 8,8% en 2015 9,3% en 2014, 8,6% en 2013 et 4,2% en 2012), se répartissant ainsi sur 3 espaces territoriaux :
– Canada : 6, dont 5 psychiatres et 1 psychologue. (Présence de Psy Cause Canada).
– Martinique : 1 psychiatre.
– Guyane : 1 psychiatre.
L’événement des premiers mois de l’année 2017 est le colloque de Saint Laurent du Maroni le mois dernier qui malgré de multiples obstacles a été un succès avec 180 participants mobilisés principalement de Guyane et aussi du Surinam voisin. Le déclenchement du mouvement social guyanais, juste après, donne un sens particulier à cette manifestation scientifique. Si l’on ajoute le « bloc » de Psy Cause Canada au cinquantième congrès de l’AMPQ qui, en juin 2016, se déroule devant un parterre de 400 psychiatres québécois, on ne peut que constater l’existence d’une dynamique Psy Cause sur ce continent. Le premier juin prochain, le Dr Thierry Lavergne, vice président de Psy Cause International et directeur adjoint de la revue, sera le conférencier du second « bloc » de Psy Cause Canada au cinquante et unième congrès de l’AMPQ.
Au total : la revue Psy Cause est réellement internationale puisque la France métropolitaine passe de 49,3% en octobre 2012 à 20% en 2017 et que tout indique que cette évolution va se poursuivre. Elle est principalement une revue de psychiatrie avec 72% de psychiatres (70% en 2015, 71% en 2014, 69% en 2013, 64,8% en 2012) mais aussi pluriprofessionnelle avec 28% d’autres professions. Sous l’angle de la Francophonie, nous avons 6 pays non reconnus francophones sur les 30, qui abritent 9 rédacteurs (12% en 2017, 12,5% en 2015, 12,8% en 2014, 12,3% en 2013, 12,7% en 2012). « Revue francophone », Psy Cause est largement présente dans les pays ayant une présence significative de la langue française, mais pas seulement.
Jean Paul Bossuat
Directeur de la revue Psy Cause