« Chut ! C’est un secret. » : VII° rencontres de Valvert, 5 et 6 juin 2015 à Marseille
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Argument du colloque :
Qu’il soit associé à un agent, un code, un trésor, un tiroir, un jardin, le secret évoque ce que l’on cache.
Il est d’abord un savoir.
Il enveloppe la connaissance inaccessible d’une aura parfois émotionnelle. Si, au commencement, le verbe s’est fait chair, c’est bien le Sphinx qui révèle le secret. On l’associe aux sectes, aux sociétés secrètes où se déroulent des cérémonies réservées aux seuls initiés.
Il est présent dans notre monde économique et industriel, c’est le secret de fabrication.
Il est aussi un pouvoir.
A ce titre, il peut être synonyme de duplicité ou de machination. D’après Machiavel, le souverain doit taire une partie de ses intentions pour se ménager une réserve de pouvoir.
Est-il aussi un devoir ?
Il est un aspect essentiel de notre civilisation, le respect de la personne humaine dans son intimité la plus extrême. Dans la relation à l’autre, confiance et fidélité enveloppent cette idée que tout ne peut pas être dit, que tout ne doit pas être dit.
Il soulève la dialectique de l’intime et du public. Le droit à l’information nous amène à vivre dans une société de surexposition en déplaçant les frontières entre vie publique et vie privée. Internet, Facebook, Secret Story… S’il n’y a plus de secret, si tout est extérieur, est-ce parce qu’il n’y a plus rien dedans ?
Et si la vérité tardive ne rend pas Œdipe plus clairvoyant, la transparence n’alimente-t-elle pas aussi de façon paradoxale la théorie du complot ? Vice ou vertu, transparence ou secret ?
Dire ou ne pas dire, est ici la question.
Secret de famille, il peut toucher au non-dit quand il est su par ouï-dire : « Fils unique, j’ai longtemps eu un frère» écrit Philippe Grimbert.
Secret médical, il tombe en désuétude quand tout doit s’afficher.
Secret militaire, il est pléonasme (La Grande Muette).
Secret d’état, il ne peut être tu que si on lui rajoute secret défense.
Secret bancaire, il devient paradis… fiscal.
Secret de l’instruction, il s’apparente à Polichinelle.
Ces rencontres seront consacrées à l’homme, tel que le décrit Malraux dans la Condition Humaine, « un misérable petit tas de secrets ».
Pour en savoir plus :
cliquer sur l’image du programme ci jointe. Renseignements : Madame M. Bouakel : 04 91 87 67 72 fax : 04 91 87 67 73. e-mail : valfor@ch-valvert.fr
Jean Paul Bossuat