Assemblée Générale de Psy Cause International, le 1° février 2015
En ce premier jour de février 2015, cette Assemblée Générale de l’association Psy Cause International se déroule dans le cadre symbolique convivial d’un château au milieu des vignobles de Châteauneuf du Pape. Un cadre pour bien commencer l’année avec cette première réunion de 2015, pour accueillir des nouveaux membres venus de Marseille et de Vaison la Romaine et à l’image d’une dynamique propre à Psy Cause qui associe beaucoup de travail au plaisir d’être ensemble et à l’humour. Ce complexe hôtelier « Les fines roches », voisin du prestigieux Château de la Nerthe, évoque l’alliance du terroir provençal où s’origine Psy Cause, avec les espaces de rencontre d’une association/revue en mutation.
Cette réunion porte comme chaque année sur la clôture de l’exercice 2014 : rapport moral du président et bilan financier de la trésorière qui sont approuvés. Le bilan financier met l’accent sur une amélioration des recettes en 2014 puisqu’il n’a pas été nécessaire de recourir à l’emprunt. Le rapport moral s’articule autour de quatre événements : la rencontre de notre réseau africain en février à Ouagadougou, le colloque de Rochegude en mars, l’AG sur l’Afrique en août et le congrès de Kyoto en octobre. L’ordre du jour comporte un certain nombre de points qui se sont articulés avec un débat autant animé qu’approfondi. L’ambiance à la fois de travail et décontractée de cette réunion est particulière puisqu’elle rassemble des membres qui ont participé à l’aventure de Psy Cause mais ne se sont jamais retrouvés tous ensemble comme en ce 1° février pour ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de Psy Cause.
Hormis le rapport moral et le bilan financier, sans prétendre ici à un compte rendu exhaustif qui relève d’un document statutaire, les points principaux suivants ont été abordés :
1- Psy Cause France : il n’est pas toujours évident pour nos interlocuteurs étrangers, de faire la différence entre Psy Cause International et Psy Cause France. Ainsi les responsables de Psy Cause Cameroun considèrent qu’ils s’adressent à Psy Cause en France et donc à Psy Cause France dans leurs relations entre les deux associations liées par une convention. Or le message que nous n’avons cessé de vouloir faire passer, est que Psy Cause International, comme la revue Psy Cause, est un outil commun. Bien entendu, il y a encore pas mal de chemin à parcourir pour qu’un objectif théorique recouvre exactement la réalité. Dans cette perspective, il est important de donner une identité à « Psy Cause France », section française de Psy Cause International. Comme prévu dans l’ordre du jour, l’AG élit au Conseil d’Administration Mr Yves Chmielewski, référent de Psy Cause France, pour qu’il y représente cette section, comme c’est le cas avec les autres composantes nationales de l’ensemble Psy Cause. Tout aussi symboliquement, c’est Mr Yves Chmielewski qui présente dans le N°67 (quatrième trimestre 2014) de la revue Psy Cause, le dossier « Psy Cause France » (à lire en cliquant sur l’image ci-contre).
2- Psy Cause Togo : le 7 janvier 2015, l’un de nos rédacteurs togolais, le Dr Saliou Salifou, nous écrit qu’il avait promis d’œuvrer à la mise en place d’une association scientifique Psy Cause Togo courant 2015. Il précise : « Là, nous y sommes et toutes instructions, suggestions seront les bienvenues. En ce qui concerne les statuts de Psy Cause Togo : sommes nous libres de les écrire ou doivent-ils être à l’image des autres Psy Cause ? » Nous lui répondons le 14 janvier dernier : « merci pour votre mail et nous sommes bien entendu enchantés de votre projet d’association scientifique Psy Cause Togo. Vous êtes bien sûr libres d’écrire vos statuts, d’autant plus que les contextes légaux varient d’un pays à l’autre. Ce qui est important, c’est la convention qui unira Psy Cause Togo à Psy Cause International. Nous allons mettre cette convention à l’ordre du jour de notre AG du 1° février prochain et vous faire une proposition. Pensez à nous envoyer un compte rendu de votre assemblée fondatrice, vos statuts et quelques photos de votre réunion pour que nous puissions l’annoncer sur le site de Psy Cause.» Le Dr Saliou Salifou accuse réception le 16 janvier : « Merci pour votre mail, content de votre réponse, je dirai que c’est une bonne collaboration qui commence. » L’AG du 1° février examine la convention signée en décembre 2012 avec Psy Cause Cameroun. Elle est d’avis de reprendre ce modèle en modifiant les modalités de contribution de l’association nationale au financement de la revue Psy Cause. Il convient de donner plus de souplesse que ce qui était envisagé en 2012 et d’écrire simplement que Psy Cause Togo s’engage à contribuer au financement de la revue Psy Cause en recherchant des abonnés. L’AG exprime ses souhaits de bienvenue à la future association Psy Cause Togo dans l’ensemble Psy Cause.
3- Psy Cause Cameroun : l’assemblée répond favorablement à l’une des demandes du coordonateur de Psy Cause Cameroun, le Dr Peguy Ndonko, docteur en anthropologie médicale, directeur de la publication et de la rédaction de la revue Humanis Causa. Cette demande est celle d’un texte du Président et du Vice Président de Psy Cause International expliquant que la revue camerounaise en cours de création est partenaire de la revue Psy Cause au sein de l’ensemble constitué de Psy Cause International et de ses déclinaisons nationales. Par contre, l’AG rappelle que les ressources économiques et humaines de Psy Cause International sont centrées en l’état actuel de nos moyens, sur un seul objectif, la revue Psy Cause, dont la vocation universitaire en Afrique subsaharienne est au service du développement du tissu professionnel dans cette région du monde. Quoiqu’il en soit, tous nos vœux de succès accompagnent l’initiative de Psy Cause Cameroun. (La photo ci contre illustre l’éditorial du Dr Peguy Ndonko dans son projet de premier numéro d’Humanis Causa).
4- Rythme des parutions de la revue Psy Cause : le rythme théorique de parutions de la revue Psy
Cause est de quatre numéros trimestriels par an, ce qui correspond à l’abonnement annuel. Dans la pratique, rares ont été les années où nous avons publié quatre numéros séparés. Pendant de nombreuses années nous sortions chaque année deux numéros simples et un numéro double. Depuis quatre ans, les parutions ont été au mieux de trois numéros simples à des dates variables. Certes l’abonnement annuel a été maintenu à quatre numéros mais cela n’est pas toujours bien repéré par les abonnés. L’assemblée propose deux numéros par an plus épais que les 56 pages actuelles avec une date de parution stricte et régulière sans réduction de la capacité annuelle de publication des articles. Cela permettrait plus de temps pour un travail en équipe et pour améliorer la qualité technique et scientifique de la revue. Néanmoins l’impact sur les abonnements ne fait pas l’unanimité. Dans un premier temps, nous allons conduire une étude sur cette option avec les éditions Mella (calcul de l’augmentation du nombre de pages, éventuelles pages en couleur pour publier des œuvres de patients, date de la transition). Et dans l’immédiat, nous sortons ce mois ci le N°67 à 56 pages.
5- Débat sur des pistes pour obtenir des ressources pérennes : le bilan financier fait apparaître que nos ressources ne sont pas à la hauteur de ce que l’on attend de nous. Ce n’est pas nouveau mais cela justifie une réflexion de fond. Nous devons par exemple nous inscrire dans des créneaux nouveaux avec des actions culturelles et des actions humanitaires, et donc faire preuve d’imagination. Le Dr Thierry Lavergne fait observer que toutes les idées pour aboutir à un budget de fonctionnement pérenne sont bonnes à prendre. Dans les premières années de Psy Cause, le budget de la revue papier était équilibré par les formations et les colloques. L’urgence aujourd’hui, selon le Dr Jean Dominique Paoletti, est le financement. Ce qui devrait être porteur, c’est de mettre en avant que Psy Cause s’inscrit dans le domaine de la coopération internationale en santé mentale. Pourquoi le ministère français des affaires étrangères refuserait-il de nous aider ? Des ressources se sont taries, en particulier celles qui proviennent en France de l’hôpital public et de l’industrie pharmaceutique et qui nous ont accompagnés pendant longtemps. Le Dr Thierry Lavergne pense d’ailleurs que l’hôpital public n’est plus en France le moteur intellectuel et économique qu’il a été et qui a donné le jour à Psy Cause, il y a 20 ans cette année. Il nous faut regarder dans d’autres directions.
6- Le projet 2015 de Psy Cause : Mme Marie Christine Pessiot, membre du conseil d’administration chargée du conseil en management, va au tableau pour que soit formalisé un projet pour Psy Cause. Projet qui pourrait être repris dans une lettre cadre auprès d’instances gouvernementales, et qui s’articule ainsi, selon la rédaction de Mme Marie Christine Pessiot :
« Les objets de la réflexion commune sont de définir les actions à venir pour Psy Cause et, pour ce faire, de formuler ensemble ce qu’est le mouvement Psy Cause, au travers de sa revue et de son association ; de trouver les sources de financements possibles qui donneront son autonomie financière à Psy Cause.
Psy Cause : sa mission :
=> Echanges de pratiques cliniques au travers de théorisations psychiatriques,
=> Recherche,
=> Transmission.
Psy Cause : ses valeurs : elles sont de quatre ordres : l’humanisme, la pluridisciplinarité, le plaisir d’être ensemble et l’humour, la théorie de la pratique. À propos de cette dernière valeur, le Dr Thierry Lavergne rappelle que c’est en son nom, à savoir en fait le primat de la clinique « que nous sommes allés dans le monde entier. Le fait d’échanger des pratiques à travers une théorisation est fondamental car la recette du soin n’est transposable que si elle est théorisée. » Quant à l’humanisme, ajoute t’il, c’est en son nom que nous allons à la rencontre de diverses cultures, tout en restant nous mêmes.
Psy Cause : ses actions :
=> Les Congrès : à savoir les congrès nationaux et internationaux qui contribuent à financer la revue en particulier au travers des droits de réservation. Ces congrès sont, pour les participants, des lieux d’échange, de partage, de découvertes professionnelles et culturelles, et de formation. L’avantage pour le groupe qui se déplace en international est l’accès à des visites et contacts exceptionnels.
=> La revue Psy Cause : son contenu privilégie donc les constats cliniques et leur théorisation. Elle s’appuie sur des échanges pluridisciplinaires, à la fois très professionnels mais aussi très accessibles. Elle est une revue de référence pour les publications, validante en Afrique subsaharienne pour l’agrégation (agrément CAMES) et pour le concours d’accès au statut de Praticien Hospitalier dans le service public français. L’écriture dans Psy Cause établit une traçabilité et une mémoire d’échanges, est un support matériel indispensable pour certaines diffusions à des bibliothèques, à des personnalités… pour faire référence. La revue a une indéniable dimension littéraire, artistique et créative. Demeurent trois questions. La première concerne le format papier dont le maintien fait consensus et qui doit être complémentaire d’un format internet à étudier. La seconde question concerne les illustrations qui sont importantes dans la revue et à propos desquelles, il nous faut réfléchir. La troisième question porte sur le Comité de Lecture qu’il nous faut référencer : il y a un dossier administratif à monter.
=> Il est possible d’envisager de procéder à des actions humanitaires ponctuelles bien que Psy Cause n’ait aucune vocation humanitaire.
Psy Cause : financements possibles :
=> Les dons privés : notre association pourrait recevoir des dons privés, ce qui est une pratique courante en Angleterre. Une actualisation de nos statuts va être effectuée dans ce sens.
=> Les cotisations et abonnements.
=> Congrès nationaux et internationaux : en 2015, sont programmés, en France, le congrès Rochegude II en avril et, à Madagascar, le congrès international de Manakara en octobre. Il convient d’organiser en France un congrès intermédiaire.
=> Parrainage d’événements locaux soutenus par Psy Cause. »
Au total : cette première réunion de l’année 2015 renoue avec les taux de participation et la richesse des échanges connus dix années plus tôt.
Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne