Psy-Cause a été fondée en 1995 par Jean-Paul Bossuat, psychiatre des hôpitaux à Avignon, et Thierry Lavergne, psychiatre des hôpitaux à Aix en Provence, pour promouvoir la théorisation de la pratique de terrain en santé mentale, et contribue aujourd’hui à faire savoir les savoir-faire des psy du monde entier

Assemblée Générale de Psy Cause International, le 13 mai 2017

Pour la seconde année consécutive, l’ancien restaurant de mariniers du Rhône, ouvert en 1850, dénommé La Treille, accueille notre Assemblée Générale en ce 13 mai 2017. L’assemblée constate que le quorum est largement atteint et qu’elle peut valablement délibérer. Grâce à de nombreuses procurations en provenance principalement de pays de résidence de membres éloignés (Côte d’Ivoire, Congo, Bénin, Togo, Île de la Réunion, Québec et Ontario), qui illustrent la dimension internationale de notre association. Nous ne pouvons prétendre ici à un compte rendu exhaustif qui relève d’un document statutaire, mais nous allons informer nos lecteurs sur les décisions et enjeux de cette réunion.

 

 

1- Le rapport moral du Président de Psy Cause International : il consiste en une présentation chronologique des faits importants depuis l’AG de mars 2016, que l’on peut résumer ainsi :

 

– 3 avril 2016 : le colloque Rochegude III de Psy Cause France, sur le thème des « processus de création », avec la présence de nombreux art thérapeutes.

– 29 avril 2016 : constitution d’une cellule d’art thérapie au sein de Psy Cause pilotée par le Dr Thierry Lavergne, qui favorise les échanges dans ce thème et sélectionne des œuvres de patients produites en atelier publiées dans la revue Psy Cause.

– 12 mai 2016 : fondation à Dakar de Psy Cause Sénégal. Le Président de Psy Cause International est invité du 9 au 11 mars par le Pr Mamadou Habib Thiam au Premier colloque franco-africain de santé mentale à Dakar. Un temps fort fut la remise d’un oscar par le ministre de la santé au Président de Psy Cause International appelé en premier. Lors des discours de clôture, le Pr Arouna Ouédraogo, Président de la Société Africaine de Santé Mentale, citait l’existence de deux revues scientifiques validantes en lien avec cette société de l’Afrique Francophone : les Annales Africaines de Psychiatrie, et Psy Cause.

– 3 juin 2016 : le « bloc » Psy Cause Canada, au cinquantième congrès de l’AMPQ (Association des Médecins Psychiatres du Québec) à Mont Tremblant (Québec).

– 1 et 2 juillet 2016 : stand de Psy Cause à Suze la Rousse. Le Dr Jean Louis Griguer nous a accordé la possibilité d’un petit stand pour faire connaître notre revue et proposer une information sur notre identité et nos activités, auprès des congressistes de l’AFP, organe scientifique d’un syndicat de psychiatres (le Syndicat des Psychiatres Français) et pilote d’une revue française de psychiatrie (Psychiatrie Française).

– 15 et 16 septembre 2016 : présence de notre chargée de mission, la Dr Catherine Lesourd, au second colloque de Psy Cause Togo. Lancement du projet de congrès international Psy Cause à Lomé.

– 20 septembre 2016 : OIF : admis le 30 juin 2016 dans un réseau professionnel de l’OIF rattaché à la DFEN (Direction de la Francophonie Economique et Numérique), le RAPF, nous assistons à notre première réunion au siège de l’OIF.

– 24 novembre 2016 : Bénin : le Président de Psy Cause International est invité à Cotonou au congrès de la Société Béninoise de Santé Mentale, huit années après notre congrès de Parakou. Nous prenons lors de ce congrès, la décision de créer pour la revue Psy Cause un comité universitaire francophone de lecture.

– 19 janvier 2017 : invitation à l’inauguration du CMP/CATTP Lucien Bonnafé à Dieulefit. Cette visite s’inscrit dans un retour aux sources historiques de Psy Cause au sein de l’institution psychiatrique publique française.

– 6 au 9 mars 2017 : Abidjan au second congrès de la Société Africaine de Santé Mentale. Cette participation correspond à une promesse faite à Ouagadougou en février 2014, lorsque fut voté le partenariat entre Psy Cause et la SASM. Partenariat qui n’a, depuis, cessé de fonctionner. Trois temps forts ont jalonné ce congrès : l’atelier Psy Cause qui a pointé les 69 articles d’auteurs d’Afrique Subsaharienne publiés depuis 2010, année où notre revue s’est officiellement internationalisée, la fondation en présence de l’importante délégation venue de Kinshasa, de Psy Cause RD Congo, le vote en assemblée générale l’engagement de la SASM à nos côtés pour notre XII° congrès international à Lomé en décembre 2018.

– 3 mai 2017 : reprise des travaux à l’OIF. Nous informons nos interlocuteurs que notre prochain congrès international se tiendra à Lomé les 4, 5 et 6 décembre 2018 avec pour thème : « La Francophonie face à la mondialisation : famille et psychopathologies dans l’espace francophone. » Nous annonçons que nous sollicitons le soutien de l’OIF pour la réussite de ce congrès.

 

Le rapport moral est approuvé à l’unanimité. L’assemblée considère très positivement l’évolution de Psy Cause au cours de l’année écoulée.

 

2- Le rapport d’activité de Psy Cause Canada (année 2016) : le Dr Thierry Lavergne nous donne lecture de ce rapport adressé à notre AG pour la seconde année consécutive :

 

« La section Psy Cause Canada a poursuivi des activités tout au cours de la dernière année, de rayonnement tout d’abord et de liaison, principalement auprès des collègues psychiatres québécois. Grâce à nos liens avec notre association professionnelle des psychiatres québécois (l’AMPQ), nous avons bien réussi notre activité de rayonnement à l’occasion du 50e Congrès annuel de notre association tenu au Mont Tremblant du 2 au 4 juin 2016. Le professeur Philippe Jeammet de Paris nous a présenté une conférence magistrale qui a été fort appréciée par les nombreux participants présents. Le titre de sa communication était le suivant : « Se détruire pour exister : le paradigme de la psychopathologie moderne ». Nous avons accompagné le professeur Jeammet au cours du court séjour qu’il a fait à Montréal à la suite du Congrès, participant avec lui à des rencontres tenues dans deux centres hospitaliers universitaires affiliés du réseau universitaire de l’Université de Montréal (le Pavillon Albert-Prévost de l’Hôpital Sacré-Cœur) et du réseau universitaire de l’Université Mc Gill (CH St. Mary).

 

Nous avons poursuivi nos liens de collaboration avec l’AMPQ et mis sur pied deux activités conjointes à l’occasion du prochain Congrès annuel de l’association qui aura lieu cette année dans la ville de Québec, du 1er au 3 juin 2017 : la tenue d’un kiosque sur Psy Cause International et un atelier présidé par la Dre Suzanne Lamarre et dont le titre est « La créativité ». Notre conférencier de marque sera nul autre que notre collègue THIERRY LAVERGNE. Le Dr Jean-Bernard Trudeau, président du C.A. des Impatients http://impatients.ca/qui-sommes-nous/les-impatients/ agira comme intervenant. Thierry a planifié un séjour au Québec de 2 semaines pour cette occasion, ce qui devrait sûrement favoriser des échanges fructueux.

 

Dans un autre ordre d’idées, nous avons fait la promotion des valeurs et des bonnes idées de Psy Cause auprès de nos collègues, en travaillant à nous assurer la collaboration plus étroite de certains. C’est ainsi que nous pouvons annoncer l’arrivée d’un nouveau membre pour venir renforcer le noyau des collaborateurs canadiens, soit le collègue psychiatre déjà connu de plusieurs d’entre nous, le Dr Éric Billon, attaché au CHUM (Notre-Dame) de Montréal.

 

C’est également notre souhait de continuer à faire la promotion de la publication d’un numéro spécial sur Haïti, qu’il s’agisse d’un numéro spécial Haïti de Psy Cause que nos collègues de Psy Cause international pourraient décider de réaliser ou qu’il s’agisse d’un numéro spécial que notre collègue Emmanuel Stip, ex-directeur de la revue Santé mentale au Québec (ou son successeur) pourrait accepter de réaliser. Nous sommes dans l’attente de réponses à nos démarches.

 

C’est enfin notre souhait de collaborer à la mise sur pied d’un Congrès international en Haïti qui pourrait avoir lieu dans le cours de l’hiver 2019, sous l’égide conjointe de Psy Cause International et Psy Cause Canada, de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ), du Département de Psychiatrie de l’Université de Montréal et du Département de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université d’état d’Haïti ainsi que du département de psychiatrie de l’Université Notre Dame d’Haïti : https://medecine.umontreal.ca/2016/06/02/departement-de-psychiatrie-present-a-haiti-cinq-ans/. Nous avons pu échanger brièvement dans les dernières semaines avec le Dr Hans Lamarre, psychiatre haïtien, membre du département de psychiatrie de l’Université de Montréal et fortement engagé dans divers programmes de coopération haïtiano-canadienne. Nous l’avons informé de notre souhait et nous l’avons assuré de notre intention de l’inclure dans l’évolution de ce projet.

 

Notre collègue François Borgeat a accepté de représenter notre section au Conseil d’administration du Psy Cause International pour une deuxième année consécutive et nous l’en remercions cordialement. Nous demeurons ouverts à des collaborations et à des projets de participation.

 

Dre Suzanne Lamarre et Dr Marcel Hudon

Co-coordonnateurs de Psy Cause Canada

Montréal, le 5 mai, 2017 »

 

Le rapport canadien est approuvé à l’unanimité. Le Dr Thierry Lavergne, vice président et interlocuteur principal du bureau pour l’Amérique du Nord, conférencier au second bloc Psy Cause Canada lors du 51ème congrès de l’AMPQ à Québec, œuvrera en juin 2017 à Montréal en vue du projet de congrès à Haïti en 2019 et du projet de numéro Psy Cause spécial Haïti.

 

3- Information sur l’activité de la cellule Psy Cause d’art thérapie : Le Dr Thierry Lavergne évoque le fonctionnement de la cellule d’art thérapie fondée aux lendemains de Rochegude III en avril 2016. Au niveau de la revue Psy Cause, il rappelle la publication régulière d’œuvres et le dossier du N°73. Il communique à Québec le premier juin prochain sur le thème de la créativité. Son intervention s’inscrit dans le thème général du congrès de l’AMPQ et dans le domaine de recherche de la cellule d’art thérapie de Psy Cause qu’il anime. À Québec, nous dit il, ce bloc Psy Cause « est régulé par l’atelier Les Impatients : un atelier d’art thérapie de Montréal avec lequel nous avons des liens étroits et qui dispose de locaux indépendants loués par un mécène. Cet atelier a pour objet, non pas la psychothérapie, mais de favoriser le lien social pour les personnes qui en ont le plus besoin. » Le Dr Thierry Lavergne nous informe de la mise en place d’un partenariat avec l’IRFAT, école d’art thérapie d’Avignon dirigée par Mr Alain Gleize. Psy Cause sera associé au congrès de l’IRFAT, au Palais des Papes les 17 et 18 février 2018, dont le thème est « L’art-thérapie au risque du trauma ». Nous envisageons un stand Psy Cause et la publication dans la revue, des actes du congrès.

 

4- Le rapport d’activité de Psy Cause Togo (année 2016) : Le Dr Jean Paul Bossuat, interlocuteur principal du bureau pour l’Afrique Subsaharienne, reprend la parole afin de lire les rapports africains d’activité. Il commence par celui de notre section togolaise qui s’est engagée dans l’organisation sur place de notre XIIème congrès international en décembre 2017 :

 

« L’Activité 2016 de Psy Cause Togo s’est résumée essentiellement à la 2ème journée scientifique de Psy Cause Togo les 15 et 16 septembre 2016, co-organisée avec la Société Togolaise de Santé Mentale sous le Thème : « Les bonnes pratiques culturelles et la santé mentale ».

 

Afin de réussir cette journée scientifique, plusieurs réunions préparatoires ont eu lieu. La plus importante a été celle du 1er juillet 2016, dans la salle de staff de la Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale du CHU-Campus de 08h00 à 11h00 ; sous la présidence du Professeur Kolou DASSA, Président du comité d’organisation du colloque, Président de la Société Togolaise de Santé Mentale (SoToSaM). Etaient présent à cette réunion, les Drs K. M. Agbémélé SOEDJE, Saliou SALIFOU, Bikiénime BIYANTE-AFETO, Mr Marcel KPASSAGOU. Cette réunion nous a permis d’ajuster le budget par manque de financement. Nous avions changé le lieu du colloque initialement prévu à l’Agora Senghor pour la Bluezone de Cacavelli, lieu offert gratuitement par le groupe Bolloré. Les contributions financières des membres de Psy Cause Togo ont permis de faire face aux autres dépenses.

 

Ainsi, le 1er Congrès de la Société Togolaise de Santé Mentale combiné à la 2ème Journée Scientifique de Psy Cause Togo, sous le Thème : « Les bonnes pratiques culturelles et la santé mentale » s’est effectivement tenu à la Bluezone de Cacaveli et à la Clinique de Psychiatrie et de Psychologie médicale du CHU-Campus à Lomé les 15 et 16 septembre 2016.

 

Le 1er jour du Congrès a concerné essentiellement les séances de communication et s’est déroulé à la Bluezone de Cacaveli. Au total une soixantaine de participants de 4 différentes nationalités étaient présents (Togo, France, Bénin, Centrafrique). Les échanges ont été interactifs et productifs entre différents acteurs à savoir psychiatres, médecins d’autres spécialités, psychologues, anthropologues, master en santé mentale, sages-femmes et infirmiers. La séance a débuté à 8 heures 30 par les mots de bienvenue du Président de la Société Togolaise de Santé Mentale, Président du comité d’organisation (Professeur Kolou Simliwa DASSA) ; du Président de Psy Cause Togo (Docteur Saliou SALIFOU) ; de la représentante de Psy Cause Internationale (Docteur Catherine LESOURD) et le mot d’ouverture du Congrès, mot prononcé par le Doyen de la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Lomé (Professeur Abdou Rahmane Diparidé AGBERE) qui a souhaité un plein succès au Congrès. Cette cérémonie d’ouverture a pris fin avec la photo souvenir faite à l’entrée de la salle polyvalente de la Bluezone de Cacaveli.

 

Dans un 2ème temps, les conférences inaugurales ont débuté après la séance photo. Le Professeur Emérite René Gualbert AHYI a inauguré les conférences par son mot introductif intitulé « Les bonnes pratiques culturelles et la santé mentale en Afrique noire: les interrogations béninoises ». Ensuite, le Professeur Kolou Simliwa DASSA a enchaîné avec sa conférence intitulée : « Rituels traditionnels et prévention des troubles psychiatriques en Afrique sub-saharienne ». La troisième conférence intitulée : « Religiothérapie des troubles mentaux en Afrique sub-saharienne » a été présentée par le Professeur Josiane EZIN-HOUNGBE. Le Professeur Philippe NUBUKPO n’ayant pas fait le déplacement pour cause d’un empêchement, sa conférence « Cultures et addiction en Afrique Subsaharienne » a été affichée. Un débat a clôturé les conférences inaugurales et se fut la pause-café.

 

En tout, 18 communications ont étoffé la journée :

  • Mariage coutumier et santé mentale
  • Le rite de veuvage de la femme chez les Yakomas de Centrafrique : violence ou therapie ?
  • Vivre le deuil au sud du Bénin
  • La tête qui chauffe : c’est un appel au secours de l’aîné en Afrique subsaharienne
  • Prévention et réparation du reniement dans les cultures togolaises
  • Perception de la maladie mentale chez les Moba du Togo
  • Utilisation de l’internet et cyberaddiction chez les adolescents : une réalité ?
  • Hémodialyse chronique et dépression au CHU Sylvanus Olympio de Lomé (Togo)
  • Choix préférentiels de l’épreuve du rorschach dans la culture togolaise
  • Les manifestations psychiatriques des traumatisés crâniens
  • Troubles anxio-dépressifs dans la lombalgie commune chronique en consultation rhumatologique à Lomé (Togo)
  • Automédication par les anxiolytiques dans la commune de Sokodé : fréquence et facteurs associés
  • Psychose hystérique : cas clinique d’Hugo
  • Evaluation sur une période de 3 ans, du taux de mortalité d’une cohorte de survivants a un premier épisode d’AVC
  • Facteurs socio-culturels et succès thérapeutique chez les personnes vivant avec le VIH suivies a la clinique principale de l’association togolaise du bien être familiale (ATBEF) du Togo
  • Pelade à Cotonou: aspects épidémiologiques, cliniques et facteurs psychogènes associes
  • Syndrome de cushing secondaire à un adénome surrénalien en milieu hospitalier à Lomé (Togo)
  • Thrombophlébite du sinus caverneux révélant une tuberculose maxillo-faciale

 

En fin de journée, le Professeur Emérite René Gualbert AHYI a repris la parole pour conclure en nous invitant à nous intéresser à nos cultures, sources de savoir ancestral en techniques psychothérapeutiques afin qu’au rendez-vous du donner et du recevoir, que nous n’allions plus les mains vides. La remise des attestations de participation et de communication a mis fin au 1er jour du congrès.

 

Au 2ème jour du Congrès, une séance de travail entre le comité d’organisation, Psy Cause Togo, et la représentante de Psy Cause Internationale (Docteur Catherine LESOURD) a eu lieu au bureau du Professeur Kolou Simliwa DASSA à la Clinique de Psychiatrie et de Psychologie médicale du CHU-Campus à Lomé. Cette séance a permis de faire le point sur le jour précédent et de discuter de l’avenir, c’est-à-dire le congrès de Psy Cause internationale à Lomé en 2018.

À ce jour, après plusieurs échanges, nous pensons être en bonne voie pour la réussite de notre XIIème congrès international à Lomé les 4,5 et 6 décembre 2018 sous le thème : « La Francophonie face à la mondialisation : famille et psychopathologies dans l’espace francophone ». 

 

Fait à Lomé le 2 mai 2016

Le président de Psy Cause Togo

Dr Saliou SALIFOU »

 

Le rapport togolais est approuvé à l’unanimité. La thématique culturelle des communications fait l’objet de commentaires parmi les participants. Le Dr Thierry Lavergne fait part de son intention de sensibiliser à notre congrès international de Lomé, à Québec lors du congrès de l’AMPQ en juin prochain, les psychiatres québécois.

 

5- Le rapport d’activité de Psy Cause Cameroun (année 2016) : le Dr Jean Paul Bossuat passe à la lecture du second rapport africain d’activité, rédigé par l’anthropologue Peguy Ndonko, coordonateur de notre plus ancienne section africaine de statut associatif autonome :

 

« Je viens par la présente présenter mes vœux de longévité et de bonne santé au président de Psy Cause International, le Dr Jean Paul Bossuat, pour le rayonnement international de l’association Psy Cause International ainsi qu’à tous les autres membres de Psy Cause dans le monde. Ce rayonnement continue à travers les réseaux sociaux et la descente dans 5 régions du Cameroun par l’équipe en vue de sensibiliser, d’informer et de distribuer le Magazine et la revue Psy Cause. Il convient de rappeler que Psy Cause Cameroun a été fondée en juillet 2012 sous l’initiative de l’anthropologie Dr Ndonko Peguy et inauguré en février 2013 par le Dr Jean Paul Bossuat, venu au Cameroun pour la circonstance. Depuis lors, Psy Cause Cameroun a connu un rayonnement national d’abord, africain ensuite et international enfin.

 

L’année 2016 s’était soldée par la réalisation du Projet PALEVALUT du Fonds Mondial où les chercheurs de Psy Cause Cameroun évaluaient l’aspect anthropologique du paludisme au Cameroun. C’est sous la gouverne de Daniel Bley, chercheur émérite au CNRS de Paris, que nous avons été impliqués dans cette étude. En novembre 2016, le coordonnateur de Psy Cause Cameroun obtient et signe un contrat de réalisation d’une étude sur la prévention de la maladie à virus Ebola au Cameroun avec le Ministère de la santé publique du Cameroun. Dr Ndonko Peguy contracte une dette de 7 millions de francs CFA dans une banque de la place pour réaliser l’étude. L’équipe s’en sort avec un bénéfice de 2 millions de francs. Ce bénéfice a permit l’équipement du siège et le paiement des échéances de loyer.

 

Le siège de Psy Cause Cameroun dispose en ce moment d’un vidéoprojecteur, d’une imprimante, d’un scanner, d’une photocopieuse, de 03 nouvelles tables et chaises de bureau, de 05 ordinateurs. Cet équipement renforce la capacité du laboratoire et réaliser des études de grande envergure.

 

Psy Cause Cameroun sera représenté au CA de Psy Cause International par le Professeur Valère Nkelzok (Psychologue clinicien à l’Université de Douala).

Psy Cause Cameroun sera représenté au congrès de Lomé par son Coordonnateur Dr Ndonko Peguy, anthropologue médical de formation. Le temps nous dira si d’autres membres seront disponibles. Nous souhaitons que le thème du congrès soit bien orienté de façon a intéressé les anthropologues aussi.

Je souhaite que le président de Psy Cause prépare des Médailles ou des primes pour les représentants des sections de Psy Cause dans le monde. Les noms des récipiendaires doivent être connus à l’avance et ils seront informés, ce qui serait une réelle motivation de déplacement. Ces médailles seront remises par les responsables des organismes dont Psy Cause est membre (OIF, CAMES…). La revue est reconnue par le CAMES, est-ce que les chercheurs indépendants, sans être dans une institution universitaire étatique peuvent avoir des changements de grade via le CAMES ? Au Cameroun, seuls les chercheurs en Droit peuvent changer de grade via le CAMES.

 

Fait à Yaoundé le 09/05/2017

Dr Ndonko Peguy

Anthropologue de la santé »

 

Le rapport est approuvé à l’unanimité. Un certain nombre de participants trouve que l’idée de remettre, à Lomé en décembre 2018, des médailles pour récompenser ceux qui se sont le plus impliqués dans le contexte de Psy Cause de par le monde, est intéressante. Ceci indépendamment des modalités qui seraient à définir.

 

6- La pause repas : l’ordre du jour est interrompu pour un temps de pause conviviale. Certains en profiteront pour cheminer sur l’ancien chemin de halage où, à partir de 1850, s’amarraient (et s’amarrent toujours) les péniches dont les mariniers descendaient pour se restaurer dans le restaurant qui héberge notre AG pour la seconde année consécutive. Est ce à dire que la vie de ces hommes qui se déplaçaient sur le Rhône et sur les chemins d’eau au long de l’année serait à l’image des cheminements de Psy Cause depuis quelques années ? L’idée du mouvement est, de fait, très présente dans notre association/revue. Et, de surcroit, elle est dans l’air du temps. Notre AG ordinaire annuelle du printemps 2017 a rassemblé 14 participants de France et autant ont été représentés par procuration. Il faut remonter très loin dans l’histoire de notre association pour retrouver un tel niveau d’implication lorsque l’on connaît l’extrême dispersion des membres dans un réseau international sur plusieurs continents, et le fait que Psy Cause International ne comptabilise que quelques uns des nombreux membres des diverses sections nationales. L’envoi de la Lettre d’information aux membres et sympathisants, par exemple, a concerné en mars dernier 506 adresses email, et ne prend pas en compte les réexpéditions réalisées au sein des sections. Les échanges de l’après midi vont être davantage centrés sur Psy Cause en France que ceux de la matinée.

 

7- Compte rendu du colloque de Saint Laurent du Maroni : rédigé par Mr Pascal Schindelholz, chargé des relations avec la Guyane. Ce CR est porté, par le président, à la connaissance des participants.

 

« Dates et lieu : lundi 20 et mardi 21 mars 2017 à Saint-Laurent du Maroni, salle du cinéma Le Toucan.

 

Nombre d’écrits et provenance : 160 personnes étaient présentes au colloque, dont 15 étaient des élèves infirmiers(es). La provenance étaient diverses. Notamment, ont participé :

  • 26 du CH de Cayenne,
  • 49 CH de l’Ouest Guyanais,
  • 13 de l’AGMN (Association Guyanaise contre les Maladies Neuromusculaires),
  • 10 du Surinam,
  • 7 de la PEP (Association Départementale des Pupilles de l’Enseignement Public de Guyane),
  • 6 de l’ADIIG,
  • 4 de l’ADER (Actions pour le Développement, l’Éducation et la Recherche),
  • 4 du rectorat,
  • 4 de l’UTAS (Unité Territoriale d’Action Sociale),
  • 2 du SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile),
  • 2 de l’ADAPEI (Association départementale de parents et d’amis des personnes handicapées mentales),
  • 2 AKATIJ (Association kouroucienne d’aide aux ti’jeunes)
  • 2 de l’Aide Sociale à l’Enfance,
  • 2 de l’Éducation Nationale,
  • 1 Justice,
  • 1 de l’UEHD (Unité Éducative d’Hébergement Diversifié-protection judiciaire),
  • 1 du CMC de Kourou,
  • 1 du CH de Montéran,
  • 1 du Pôle Emploi,
  • 1 de la Préfecture,
  • 1 Association Mama Bobi,
  • 1 du CIO (Centre d’Information et d’Orientation),
  • 1 de l’APAJH (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés),
  • 1 de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse),
  • 1 psychologue libéral,
  • 1 psychologue scolaire.

Plusieurs personnes ont participé, dont des étudiants de l’IFSI de Saint-Laurent, sans inscription au préalable.

 

Contexte : ce colloque a été initié par l’équipe médicale du pole psychiatrie du Centre Hospitalier de Saint-Laurent du Maroni, soutenue en cela par l’association Psy-cause, regroupant des praticiens à l’international.

 

Le contexte de la psychiatrie dans l’Ouest Guyanais a ceci de spécifique qu’elle s’adresse à des populations multiples : Créoles, Noirs marrons, Métropolitains, Brésiliens, Surinamiens, Amérindiens, Haïtiens, Chinois, H’mongs. Plusieurs de ces populations sont aussi porteuses d’une identité spécifique selon les ethnies : chez les noirs marrons : Djukas, Saramacas, Paramacas, Bonis… Chez les amérindiens : Kali’nas Waïanas, Alukus…

 

Le titre choisi pour ce colloque se voulait image de la difficulté des soignants à prendre en compte toutes les spécificités de ces cultures, de les intégrer à leur culture de soins.

 

Thématiques de communication :

  • Ethnopsychiatrie pratique.
  • Travail et culture, quelle rencontre ?
  • Soins paramédicaux.
  • Clinique sur le Maroni.

 

Objectifs :

 

Il apparait illusoire de prétendre connaitre la culture de chacune de ces populations, sa relation à la maladie mentale. Par contre, nous, soignants, aurons tout de même à travailler avec les personnes en souffrance psychique pour leur prise en charge, mixer soins traditionnels et soins psychiatriques ; reconnaitre également l’individu dans sa spécificité et associer notre relationnel à notre thérapeutique. L’ethnopsychiatrie dans toute l’acception de ce terme.

 

Notre autre objectif est de faire la lumière la psychiatrie dans l’Ouest Guyanais, en mettant en avant les difficultés, les carences, les besoins auprès de notre institution de référence, l’ARS.

 

Intervenants : 25 intervenants se sont succédés lors de ces deux journées, dont 2 provenaient du Surinam, 9 du CHOG, 2 de Métropole, 2 du CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) de Saint-Laurent du Maroni, 1 du CHAR, 1 de Maripasoula et 1 artiste peintre de l’art représentatif Bushinengé.

 

Déroulé du Colloque :

 

La première journée a débuté par les mots de bienvenue notamment, de M. BERTRAND, Maire de Saint-Laurent du Maroni, de Mme ANATOLE, la Présidente de la Fédération Hospitalière de France-Guyane et du Médecin Chef de Pôle de Psychiatrie du CH de l’Ouest Guyanais de Saint-Laurent du Maroni, le Dr TEDONGMO.

 

Un film « micro-trottoir » a été diffusé. Il a été réalisé sur le marché de Saint-Laurent du Maroni, il a permis à la population de s’exprimer sur le thème de la culture et des soins en santé mentale. Puis, l’histoire de la Psychiatrie a été présentée par Mme MANTOVANI (infirmière). Mme ATHENOUR, psychologue clinicienne a présenté le thème de « l’enfant placé ». Le Dr TEDONGMO a fait un exposé sur « la médiation culturelle comme réponse à la barrière de la langue, deux cas au CHOG en 2016 ». Deux intervenants de l’Hôpital de Paramaribo au Surinam ont présenté « Going back to work after depression in Suriname and the Netherlands from a multicultural perspective ». Deux études de cas sur la complexité du suicide chez les amérindiens ont été présentés par Mme PRADEM, anthropologue.

 

L’après-midi a été axée sur les soins paramédicaux. M. SCHINDELHOLZ, cadre de santé, a présenté le fonctionnement d’un Centre Médico-Psychologique en situation de multilinguisme. Plus tard, il s’agissait de l’adaptation du soin et la prise en charge au contexte historique et culturel par Mme DA SILVA (éducatrice spécialisée) et le Dr BRANLARD (pédopsychiatre). Mme LESENNE, psychomotricienne a présenté « le développement psychomoteur et le dialogue tonique ». Le Dr CLOUZEAU et M. THIBAUT (psychologue) ont présenté « l’alcool, cultures et traditions : quelles interactions dans l’accompagnement en addictologie ? ».

 

La matinée du mardi 21 mars a été axée sur le thème « Travail et culture, quelle rencontre ? » Soutenu par le Dr TEDONGMO. Dans la matinée, a été présenté par le Drs SLIMCHOWITZ et RAZAFINDRAZARA « la coopération entre les acteurs hospitaliers en santé mentale et les cadres de la société civile et familiale des sociétés traditionnelles ». M. ALPINA et Mmes MERLET et OSMANI ont présenté une « expérience partagée sur le haut Maroni ». Mme GUADIL a présenté « la transmission intergénérationnelle dans le contexte culturel bushinengé ». Le Dr IBRAHIM a présenté le pôle de médiation ethno clinique de Marseille. Le psychologue M. MUNGRA a présenté « The multidimensiona approach of mental health dimensions of healing by three different ethnic groups in Suriname ».

 

Le thème de l’après-midi était “La Clinique sur le Maroni” soutenu par le Dr SLIMCHOWITZ. L’association Mama Bobi, représentée par Papa Gé a présenté « le syndrôme de Willy et Néro. « Réflexion sur la prise en charge des adolescents difficiles hospitalisés à Saint-Laurent du Maroni à travers deux cas cliniques » a été présentée par le Dr DIALLO. La psychologue Mme MASSÉ a présenté « les particularités de la communication au cours de l’entretien clinique avec les patients bushinengés.

 

Le discours de synthèse du Colloque a été réalisé par le Dr IBRAHIM, intervenant principal.

 

Une conférence-débat a été organisée le mercredi 22 mars au Centre Culturel et de Loisirs de la ville de Saint-Laurent du Maroni. A cette occasion, les deux intervenants principaux ont échangé avec les nombreux participants sur la médiation ethno clinique, de la théorie à la pratique. L’après-midi, ils ont travaillé également sur la prise en charge des enfants en difficultés en présence de l’Aide Sociale à l’Enfance et de la Protection Maternelle et Infantile.

 

Logistique : en amont, des réunions de travail avec l’équipe du Directeur de Cabinet, et les Directions de la Communication et Evénementielle de la ville de Saint-Laurent du Maroni se sont tenues pour une aide précieuse dans l’objectif d’une organisation optimale. La salle du cinéma Le Toucan nous a été prêtée par le Mairie et une aide technique a été mise à disposition. Les repas du midi ont été préparés par un traiteur Flore et servis à l’Hôtel Star dont la salle a été financée par une pharmacie. Le dîner du 21 mars, organisé à la Fine Bouche, a été financé par le CGOSH. A cette occasion, quatre groupes culturels, représentatifs de la Guyane, se sont succédés, groupes qui ont été très appréciés. L’ensemble des interventions a été traduit par la psychologue Mme MASSÉ. La salle du Toucan a été choisie par sa taille et par sa situation géographique qui est en plein cœur du centre-ville.

 

Perspectives d’avenir : en conclusion des débats, les perspectives d’avenir sont les suivantes :

  • Poursuivre la prise en charge des patients de l’Ouest Guyanais et dans les communes isolées.
  • Augmenter les temps de consultations sur les communes du littoral (Apatou, Awala-Yalimapo, Mana, Javouey).
  • Mettre en place des temps de consultations de dépistage pour la population de la petite enfance en partenariat avec la Protection Maternelle et Infantile.
  • Améliorer les échanges entre l’Est, le Centre et l’Ouest de la Guyane.
  • Proposer la création d’un Centre Hospitalier de Psychiatrie à Saint-Laurent du Maroni, de par l’augmentation de la population, la mixité culturelle, les coopérations internationales (Brésil, Surinam).
  • Prévoir un troisième Colloque sur la santé mentale à Sinnamary, après celui de Cayenne en …… et celui de Saint-Laurent du Maroni. »

 

L’assemblée félicite Mr Pascal Schindelholz pour sa contribution au succès de ce colloque particulièrement pertinent dans le contexte guyanais. Le numéro spécial Guyane sera le N°74 à paraître à la fin de l’été, c’est à dire dans les délais les plus brefs puisque les communications publiées traduisent pour l’essentiel des pratiques soignantes et de santé mentale en terre guyanaise et ont donc une valeur de référence dans le cadre de la mise à niveau qui va s’effectuer. Un suivi attentif sera de mise avec notre chargé de mission en Guyane.

 

8- Le bilan financier 2016 est présenté par la trésorière, Mme Chantal Roose et approuvé. Il met en évidence une bonne maîtrise des dépenses qui concernent à 90% la fabrication et la diffusion de la revue. Les recettes sont pour moitié constituées par la commercialisation de nos numéros. Ce bilan fait donc apparaître que le cœur de notre activité est la revue internationale francophone Psy Cause. Afin d’améliorer nos ressources et de mieux faire face aux attentes, nous proposons, avec participation aux frais, des publications de travaux d’associations ou institutions partenaires. La qualité technique de notre revue en couleurs est un argument qui devrait être attractif.

 

9- Election du nouveau Conseil d’Administration : selon plusieurs participants, on ne change pas une équipe qui gagne. Les sections nationales (actuellement présentes au Cameroun, Canada, RD Congo, Côte d’Ivoire, France, Sénégal, Togo) ont renouvelé à l’identique leur représentation à l’exception d’un changement au Cameroun avec l’arrivée du Pr Valère Nkelzoc qui enseigne la psychologie à l’université de Douala et était déjà correspondant de notre revue en 2003. Le fonctionnement du bureau de Psy Cause International est renforcé en pourvoyant le poste de secrétaire. Mme Catherine Gras Bossuat déjà très impliquée, en particulier en Afrique, et réélue au CA, est nommée à ce poste. Le reste du bureau est reconduit.

 

10- Validation des fonctions de deux nouveaux chargés de mission en ce mois de mai : la Dr Béatrice Ségalas (à l’OIF) et Mr Pascal Schindelholz (en Guyane).

 

11- Psy Cause France : constitution d’un tandem opérationnel. Mr Yves Chmielewski, réélu au titre de Psy Cause France au CA, demande à fonctionner en tandem pour coordonner des actions en France. Mme Nathalie Méchin, déjà chargée de mission pour étendre le réseau, accepte d’œuvrer avec Mr Yves Chmielewski. Cette disposition est immédiatement sollicitée puisque deux participants à la réunion, Mme Fatiha Djilali, enseignante en philosophie et docteur en psychanalyse à Montpellier, ainsi que Mr Bernard Guiter, psychologue à l’Hôpital de Béziers, tous les deux auteurs dans notre revue sur des hommes de lettres, souhaitent un cadre Psy Cause pour une conférence « Littérature et alcoolisme ». Il est convenu que cette dernière pourrait s’intégrer dans une matinée scientifique co-managée par Mr Yves Chmielewski et Mme Nathalie Méchin.

 

Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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