Assemblée Générale de Psy Cause International, le 20 mars 2016
C’est un ancien restaurant de mariniers du Rhône, ouvert en 1850, qui accueille notre Assemblée Générale en ce 20 mars 2016. Dénommé La Treille, sis en bordure d’un quai bordé de péniches, il est notre métaphore de l’année, à savoir un lieu convivial pour rassembler les membres d’une association en mouvement. L’assemblée constate que le quorum est très largement atteint et qu’elle peut valablement délibérer. En particulier grâce à de nombreuses procurations en provenance de pays de résidence de membres éloignés (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Île de la Réunion, Québec, Ontario et Japon), qui illustrent la dimension internationale de notre association. Nous ne pouvons prétendre ici à un compte rendu exhaustif qui relève d’un document statutaire, mais nous allons informer nos lecteurs sur les décisions et enjeux de cette réunion.
Cette Assemblée Générale, en première partie, clôture l’exercice 2015. La présentation de cet exercice est plus développée que les années précédentes car, au rapport moral du président et au bilan financier de la trésorière, s’ajoutent les rapports d’activité des sections nationales Psy Cause Cameroun, Psy Cause Canada et Psy Cause Togo. Rappelons que des sections se mettent en place progressivement depuis 2012 et contribuent au sein du Conseil d’Administration à un fonctionnement fédératif qui permet une meilleure implication de différentes régions du monde. Les deux plus récentes ont été créées en 2015 : au Togo puis au Canada. En cette Assemblée Générale de 2016, le rapport d’activité de section est un acte volontaire. Trois d’entre elles ont souhaité faire connaître ainsi leurs réalisations.
1- Le rapport moral du Président de Psy Cause International : il consiste en une présentation chronologique des faits importants de l’année 2015 que l’on peut résumer ainsi :
– 3 avril : fondation de Psy Cause Togo à Lomé.
– 11 avril : le colloque Rochegude II de Psy Cause France, sur les troubles bipolaires.
– Avril en Côte d’Ivoire : le Pr Jean Marie Y. Yéo-Ténéna a rassemblé 31 abonnements à la revue Psy Cause, ce qui, ramené au nombre de professionnels de la psy dans ce pays, est considérable.
– 10 mai : lancement d’Humanis Causa par Psy Cause Cameroun.
– Juin en Tunisie : visite de quatre villes pour préparer le congrès de Zarzis. Sfax le 2 juin, Sousse le 3 juin, hôpital Razi à Tunis le 4 juin (réunion avec 19 psychiatres dont 4 chefs de service, et la directrice générale). La journée du lendemain 5 juin sera l’occasion d’une visite militante du musée du Bardo. Quelques jours après, le tir à la kalachnikov sur les touristes d’une plage de Sousse entraine un coup d’arrêt de notre projet. En effet, sa rentabilité repose sur le déplacement d’un nombre important de congressistes français et canadiens. L’attaque, en mars 2016, de la ville de Ben Gardane par un important groupe de djihadiste, à 40 km de Zarzis, nous incite à la prudence.
– 10 juillet à Lomé : premier congrès de Psy Cause Togo.
– 28 juillet : RD Congo : le Dr Michel Said Mbuku et le Pr Gilbert Mananga insistent pour la venue à Kinshasa d’une délégation de Psy Cause.
– 17 août : financement partiel par Dakar du numéro spécial de la revue Psy Cause sur le Sénégal, managé par le Pr Mamadou Habib Thiam.
– 12 septembre : réunion de Châteauneuf du Pape centrée sur Psy Cause France.
– 19 septembre : fondation de Psy Cause Canada à Montréal.
– 9 et 10 octobre : congrès de Monaco.
– 4 novembre : mise en route du dossier sur le Japon. Il rassemble des articles orchestrés à Kyoto par le Pr Shigeyoshi Okamoto (spécialiste de la thérapie de Morita et président japonais de notre congrès de Kyoto d’octobre 2014) et en Alsace par notre chargée de mission pour le Japon, Mme Nyl Erb.
– Décembre 2015 : sortie du N°69 Spécial Sénégal, en couleur et édité par nous mêmes.
Le rapport moral est approuvé à l’unanimité. L’assemblée considère qu’en effet, il n’est pas possible pour l’association d’organiser un congrès en Tunisie dans le contexte actuel et qu’il convient de le reporter à une date à arrêter lorsque les conditions de sécurité seront réunies.
2- Le bilan financier de la trésorière met en évidence une baisse des ressources en 2015 en rapport avec une chute des recettes des actions de formation qui, en 2014, avaient largement financé la revue. La spécificité de notre association est qu’elle supporte le développement d’une revue francophone internationale devenue un outil de publication de travaux scientifiques de plus en plus reconnu et sollicité. La part des recettes liée à l’activité propre de la revue s’est accrue mais pas encore suffisamment.
Ce bilan fait réagir le Dr Thierry Lavergne, vice président, qui revient sur la réduction du coût de fabrication de la revue avec une amélioration de sa qualité (avec la couleur) à partir du N°69. Il attire l’attention de l’assemblée sur le fait que cela a été possible parce que le président a repris une partie du travail de l’éditrice dont nous nous sommes séparés et que ce n’est pas une solution durable. Il considère que l’équilibre financier de la revue est à rechercher au niveau des abonnements et pense que le développement des abonnements PDF est la solution d’avenir, surtout pour les pays éloignés où internet fonctionne de façon satisfaisante. Il fixe l’objectif d’un nombre d’exemplaires en version numérique quatre fois supérieur au nombre d’exemplaires en version papier. Le prix de 30 € pour l’abonnement PDF d’un an est conforme aux bonnes pratiques que l’on peut constater ailleurs. Le Dr Thierry Lavergne est disposé à s’investir dans la gestion des abonnements PDF, ce que le directeur de la revue accepte.
Le Dr Jean Paul Bossuat, président, fait observer que la question du financement de la revue n’est pas le seul enjeu de notre association. Nous avons de plus en plus de demandes d’intervention dans divers pays francophones et notre budget de fonctionnement devrait être à la hauteur des attentes. Notre démarche de candidature dans une structure de la Francophonie, à l’ordre du jour de l’AG, outre qu’elle est une reconnaissance de notre positionnement, est incontournable pour nous permettre de remplir notre mission.
À la suite de ces observations, le travail accompli en 2015 par la trésorière et qui ne fut pas aisé, est approuvé à l’unanimité.
3- Le rapport d’activité de Psy Cause Togo : le président commence la lecture des trois rapports de section nationale, en donnant la primeur à Psy Cause Togo qui a organisé en juillet dernier le premier colloque national Psy Cause hors de France :
« L’année 2015 au Togo a connu essentiellement trois évènements en rapport à Psy Cause :
– 1. Le 3 avril 2015 : l’Assemblée Générale Constitutive de la Société Savante Psy Cause Togo au CHU Sylvanus Olympio de Lomé. L’élection du bureau exécutif a permis la composition suivante :
– Président : Dr SALIFOU Saliou ; Médecin Psychiatre au CHU Sylvanus Olympio ; Assistant Chef de Clinique à l’Université de Lomé.
– Secrétaire général : Mlle KEKERE Rissicatou ; Psychologue clinicienne au CHU Campus de Lomé.
– Sécrétaire général Adjoint : Mr NOUWODOU Kokou Sébiana ; Maitrise en Anthropologie de la Santé, Informateur Médical.
– Trésorier général : Dr BIYANTE-AFETO Bikiénime ; Médecin Interniste à la Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale du CHU Campus.
– Trésorier général adjoint : Mlle BASSOTI Essohanam ; Master de Santé Mentale, CHR de Sokodé.
De façon unanime, l’Assemblée Générale constitutive a désigné le Dr SALIFOU Saliou comme représentant de Psy Cause Togo au conseil d’administration de Psy Cause International.
– 2. La Convention entre Psy Cause International et Psy Cause Togo. Le 31 mars 2015, le bureau de Psy Cause International a validé les statuts de Psy Cause Togo comme conformes aux objectifs internationaux. Psy Cause International a accrédité l’association « Psy Cause Togo » comme membre de l’ensemble fédératif Psy Cause coordonné par elle au niveau international selon les différentes composantes représentées dans son conseil d’administration. Un siège est alors attribué à l’association Psy Cause Togo, au Conseil d’Administration de Psy Cause International.
– 3. Le 10 juillet 2015 : co-organisation par Psy Cause Togo et les Cliniques Universitaires de Psychiatrie et de Psychologie Médicale de Lomé de la 1ere Journée Scientifique en Santé Mentale au Togo sous le Thème : « Culture et Santé Mentale au Togo » ; avec la participation de 75 personnes de 6 nationalités (Togo, France, Bénin, Côte d’ivoire, Centrafrique, Cameroun).
Merci et à bientôt, Dr Saliou Salifou »
L’assemblée approuve chaleureusement ce rapport d’activité et salue la réalisation en un délai aussi bref d’un colloque à Lomé, avec un grand succès.
4- Le rapport d’activité de Psy Cause Cameroun : Le rapport, rédigé par le coordonateur de la section, est accompagné de photographies qui illustrent l’installation de cette section dans ses nouveaux locaux, que nous publions ci-dessous en vis à vis du texte.
« L’année 2015 a connu des moments forts et des moments tumultueux dans ses activités :
-1. La création du magazine « Humanis causa ». Le magazine Humanis causa est une initiative de Psy Cause Cameroun avec la collaboration des responsables de Psy Cause International. (…) 65 numéros environ sont distribués jusqu’à nos jours en raison des perturbations qu’a connues la structure, mais la distribution sera plus effective dès le mois de mars 2016. Le magazine est atemporel.
-2. L’accueil des stagiaires de l’Université Saint-Jean Paul II. Deux stagiaires en secrétariat bureautique de l’université Saint-Jean Paul II de Yaoundé ont passé 3 mois de stage au laboratoire Psy Cause. Elles ont été formées aux approches informatiques liées aux ONG nationales et internationales. Elles ont eu une très bonne mention à la soutenance en présentant un rapport académique impressionnant. Psy Cause forme en informatique de qualité et recrute directement ceux ou celles qui se forment sur place. Nous acceptons des candidatures spontanées pour les différents postes ou de demande d’emploi ou de stage. Nous avons également reçu la lettre de demande de stage d’une étudiante de l’Université de Paris 13 Nord, UFR LLSHS. En effet, Mlle Abanda Mfomo Prisca, puisqu’il s’agit d’elle, n’a finalement pas pu venir au Cameroun en raison de l’indisponibilité du coordonnateur à la recevoir. Mais nous continuons toujours à en attendre partout dans le monde. Nous nous en excusons d’ailleurs.
-3. L’acquisition des nouveaux ordinateurs. Le laboratoire a acquis 04 ordinateurs de grande capacité pour accompagner les chercheurs à travailler. Avec le nouveau siège, nous comptons passer à 10 ordinateurs et de nouveaux matériaux de recherche à l’instar d’un rétroprojecteur, des appareils photos pour initiation à la photographie de terrain pour les anthropologues et les sociologues. Les séminaires seront fréquemment organisés pour initier les jeunes à la recherche de terrain, différentes des cours théoriques de l’université. Les étudiants de l’université de Yaoundé I, de l’Université catholique d’Afrique centrale, de l’Université protestante d’Afrique qui ont déjà participé à nos séminaires savent dire combien c’est enrichissant.
-4. Le nouveau siège de Psy Cause Cameroun. L’initiative de changer le siège vient d’un comportement malveillant du bailleur qui, pour des raisons qui échappent à l’entendement nous adresse une note pour nous demander de libérer parce qu’il veut utiliser le bâtiment à des fins d’habitation. Il nous a privé d’énergie électrique, des toilettes, d’eau et en changeant les vachettes, soit en fermant sans nous donner les doubles des clés. Psy Cause a porté plainte pour trouble de jouissance et séquestration. Sous le conseil de plusieurs personnes, il nous a été conseillé de préférer un mauvais arrangement qu’un bon procès. L’affaire s’est soldée par un arrangement à l’amiable sous le conseil d’un avocat. Pendant 6 mois, les activités de psycause ont été paralysées. Le nouveau siège, plus spacieux et plus beau que le précédent, est situé au quartier Nsimeyong, derrière la chapelle. Ce changement a coûté 1. 200 euros pour le payement du loyer et 2 mois de caution remboursable. La stratégie de l’itinéraire visée ici, c’est la proximité de notre siège de l’Institut de santé (ISTAG), de l’université de Yaoundé I, du quartier Biyem assi, de plusieurs églises, du quartier Damas et Obobogo.
-5. Les chercheurs de Psy Cause Cameroun dans les Projets. Psy Cause Cameroun est un laboratoire de recherche qui accueille les étudiants de toutes les disciplines, les doctorants et les nouveaux Docteurs qui viennent de terminer leur thèse et sont à la recherche d’un emploi. Le nouveau siège de Psy Cause Cameroun est assez grand pour accueillir 20 chercheurs et 50 personnes pour un séminaire. La logistique a été renforcée afin de permettre aux chercheurs d’avoir accès aux ordinateurs. Ainsi, ils sont formés sur différents aspects de projets, les techniques de collecte des données, les techniques de transcription et de dépouillement, l’analyse ou la rédaction d’un rapport final de recherche. Ces séminaires sont animés par des chercheurs expérimentés en sciences sociales.
-6. La revue Psy Cause. La revue Psy Cause et particulièrement le N° 69, celle de la transition apporte à l’auditoire un pan important dans la communication. Ce numéro en couleur donne une tendre envie de le lire parce qu’il tient le lecteur par les images sur les faits sociaux. De ce point de vue, la revue prend une nouvelle dimension. Elle est admirative et déductive. C’est ici le lieu de remercier le président, le vice-président de Psy Cause pour leur vision et créativité sans pareil.
-7. La question de l’abonnement. Nous avons reçu un numéro de la revue Psy Cause N°69 au lieu de 3 numéros comme à l’accoutumé. Entre les pages, nous avons trouvé un relevé d’identité bancaire qui nous permettra désormais de faire des versements pour le compte de la revue. Les membres de Psy Cause Cameroun doivent aussi prendre en considération les frais de ports pour les numéros envoyés. Des efforts supplémentaires seront fait à ce niveau, car « si nous buvons tous dans la même calebasse, remplissons-là ensemble afin d’éviter qu’elle ne s’assèche ». Dr Jean Paul Bossuat peut bien compter sur moi. Je sais combien il tient à la publication de sa revue.
-8. Séminaire de formation sur les étapes de réalisation d’un projet de recherche. Ce séminaire abordera divers aspects de réalisation d’un projet de recherche opérationnelle et fondamentale. Il vise à mettre aux services des jeunes chercheurs les techniques d’analyses considérées par les uns comme « sacrées » et par les autres comme inaccessible. Notre but est de désacraliser, démystifier la rédaction d’un mémoire ou d’une thèse. Il s’agit pour nous d’initier les jeunes chercheurs à la rédaction d’un rapport d’étude ou de recherche. Il vise aussi à informer les étudiants sur la présentation du CV et le recrutement des chercheurs dans les organismes internationaux. Il portera une attention particulière sur les outils d’enquête, les techniques de transcription, la fiche technique d’une mission d’enquête, les difficultés de rédaction d’un mémoire, le dépouillement des données, la codification, l’archivage etc…
Psycause cameroun a recruté un Médecin généraliste pour l’année 2016 et recrute en ce moment pour les besoins de ses services : 03 secrétaires bureautiques qualifiées, 01 chauffeur, 05 dactylos-transcripteurs, 05 chercheurs en sciences sociales toutes disciplines confondues, 01 gardien du jour, 01 agent d’entretien (technicien de surface).
Peguy Ndonko »
L’assemblée salue l’esprit entrepreneurial de Psy Cause Cameroun qui, malgré d’importantes difficultés, a réussi à dégager d’importants moyens pour s’équiper et recruter.
5- Le rapport d’activité de Psy Cause Canada : cette section n’a que 6 mois d’existence : elle est notre dernière née.
« La section Psy Cause Canada a vu le jour à Montréal le 19 septembre 2015, à l’occasion d’une rencontre à l’Institut Universitaire en Santé Mentale de Montréal (IUSMM), alors qu’une délégation imposante de membres de la direction de Psy Cause International sous le leadership de son président, le Dr Jean-Paul Bossuat et de son vice-président, le Dr Thierry Lavergne, a fait la rencontre d’un petit groupe de québécois invités par le Pr François Borgeat, un québécois occupant déjà le poste de secrétaire de rédaction à l’Amérique du Nord à la revue Psy Cause.
Sur la recommandation pressante des collègues québécois présents, la Dre Suzanne Lamarre et le Dr Marcel Hudon ont accepté la fonction de coordonner la mise en place de la structure pluridisciplinaire Psy Cause Canada. L’objectif qu’ils s’étaient alors assigné était celui de réunir les trois noyaux de personnes déjà familières avec Psy Cause au Québec (sous le leadership du Dr Pierre Migneault), en Ontario (sous le leardership du Pr Raymond Tempier) et en Colombie Britannique (sous le leadership du Dr Pierre Leichner) et de constituer un premier régistre des membres de Psy Cause Canada. Cet objectif demeure souhaitable mais il reste à réaliser pour le moment.
Dans les quelques jours qui ont suivi cette réunion fondatrice de notre groupe, alors que plusieurs membres de la délégation française étaient encore à Montréal, nous avons pu réaliser un objectif dont nous sommes assez fiers : celui d’établir une forme de partnership avec l’Association Médicale des Psychiatres du Québec (AMPQ). Grâce aux bons offices du Dr Pierre Migneault qui nous en a grandement facilité l’accès, les Drs Jean-Paul Bossuat, Thierry Lavergne et moi-même avons pu rencontrer le Dr Pierre Assalian, président du comité de développement professionnel de l’AMPQ depuis plusieurs années et responsable entre autres fonctions d’organiser des congrès à l’extérieur du Québec. Nous avons alors jeté les bases d’une mise en commun de nos intérêts respectifs et il fut décidé de travailler à concevoir une forme de participation de Psy Cause Canada au 50ième congrès de l’AMPQ qui serait tenu à Mont-Tremblant en juin 2016. Suzanne Lamarre et moi-même avons tenu une seconde rencontre au cours de l’automne pour préciser les termes de cette activité et il fut convenu que l’AMPQ invite à ses frais le professeur Philippe Jeammet de Paris pour faire une communication sous la bannière Psy Cause Canada au prochain congrès du cinquantenaire de l’AMPQ à Mont-Tremblant. Le titre de la communication du Pr Jeammet est le suivant : « Se détruire pour exister : le paradigme de la psychopathologie moderne. » Il fût également convenu que l’AMPQ offrait à Psy Cause International la possibilité d’installer un kiosque pour faire la promotion de Psy Cause. Le Dr Jean-Paul Bossuat et son épouse, Mme Catherine Gras Bossuat, s’étaient portés volontaires pour animer cette activité de promotion mais des obligations de représentation au prochain congrès franco-sénégalais de Dakar en mai prochain les ont contraints à revenir sur leur offre, à notre grand regret. Le Pr François Borgeat, qui accèdera sous peu au Conseil d’Administration de Psy Cause International, a accepté de représenter personnellement en tant qu’Administrateur, le Président pour cette occasion.
Dans un autre ordre de réalisation sous le leadership du Pr Raymond Tempier d’Ottawa, coordonnateur délégué de la province d’Ontario, il a été convenu de préparer un dossier pour la revue Psy Cause portant sur la psy franco-ontarienne qui pourrait trouver sa place dans le n° 71 de la revue Psy Cause.
Enfin, nous souhaitons souligner la participation du Dr Pierre Leichner de Vancouver au congrès de Monaco tenu à l’automne 2015. Sa pièce Malajusted sera présentée à nouveau au prochain congrès Creating Space 2016 qui se tiendra à Montréal les 15 et 16 avril 2016. Le thème du congrès est le suivant : L’humanisme en santé : un engagement social (https://creatingspace2016.wordpress.com/)
Dre Suzanne Lamarre et Dr Marcel Hudon, Co-coordonnateurs de Psy Cause Canada. Montréal, le 7 mars 2016 »
Ce rapport canadien d’activité est approuvé à l’unanimité par l’assemblée. Mr Jean Louis Aguilar précise qu’il est en contact régulier dans le cadre de l’ARAT (Association de Recherche en Art et Thérapie) avec le Dr Pierre Leichner. Ce dernier sera présent à Béziers en janvier 2017 pour parler du théâtre forum, dans le cadre d’un colloque de l’ARAT intitulé « Mariage de l’art et de la thérapie au risque des pratiques. »
6- Election de trois nouveaux membres au Conseil d’Administration : le Pr François Borgeat, le Dr Saliou Salifou et Mme Catherine Gras Bossuat, sont élus à l’unanimité. Les deux premiers dans le cadre du poste réservé à Psy Cause Canada et du poste réservé à Psy Cause Togo, et la dernière pour prendre en compte son engagement au service de l’association au long de ces quatre dernières années.
L’assemblée étudie d’autres points techniques tels que l’organisation du travail d’édition de la revue depuis que nous avons repris la main. Puis elle se déplace pour le déjeuner convivial qui est un temps fort d’échanges informels. Certains aspects de l’ordre du jour de l’après midi font ainsi l’objet d’échanges d’informations. Les travaux reprennent pour une seconde séance, après la photo de groupe sur le perron du restaurant, côté jardin. Depuis l’Assemblée Générale du 2 février 2015 à Châteauneuf du Pape, s’est ainsi établie une tradition. La chienne du Dr Thierry Lavergne, devenue de facto la mascotte de notre association, comme en février de l’année dernière, occupe la première place… Son nom est « Joia », qui signifie « Joie » en italien. Elle est de race Golden Retriever et est âgée de deux ans.
7- Repérage à Saint Laurent du Maroni : il a été rappelé qu’un compte rendu détaillé est à lire sur le site de Psy Cause où 4 carnets sont déjà publiés. La décision d’effectuer ce 
repérage a été prise suite aux observations de Mr Pascal Schindelholz, cadre de santé qui fut en 2006 à Tahiti co-organisateur d’un congrès Psy Cause qui déplaça cent participants venus de métropole. À sont arrivée dans le pôle de psychiatrie de l’Ouest Guyanais, il fut interpelé par le manque de moyens alloués dans ce département français d’outre mer pour traiter des populations déshéritées. La chef de pôle, la Dr Linette Tédongmo et la direction de l’hôpital de Saint Laurent du Maroni ont compris l’intérêt de faire connaître leurs pratiques originales qui méritent d’être reconnues et encouragées. Le président et la responsable du marketing ont été amenés à découvrir le service de psychiatrie et la prise en charge des populations du fleuve Maroni. Ce voyage/colloque qui devrait se dérouler en mars 2017, sera proposé en métropole, au réseau de Psy Cause mais aussi au Québec via l’AMPQ.
Par ailleurs, la Dr Linette Tédongmo fait son entrée dans le Comité de Rédaction Francophone de Psy Cause.
8- Avis de l’assemblée sur notre lettre formelle de candidature (déclarée recevable) à une instance de la Francophonie : le contenu de la lettre et celui de la charte sont présentés à l’assemblée qui valide à l’unanimité la lettre et notre engagement vis à vis de la charte. Il s’agit de la dernière étape d’une démarche entreprise depuis l’été 2015. Notre candidature a été déclarée recevable au vu de notre positionnement dans le champ professionnel de la Francophonie.
9- La psychothérapie institutionnelle, son actualité dans Psy Cause, projets : Mme Guénaelle Reynes, chargée de mission dans ce champ depuis la réunion du 15 septembre 2015, prend la parole. Elle nous rappelle qu’elle est une éducatrice spécialisée dans un IME près de Montpellier où la psychothérapie institutionnelle est une référence. La psychiatrie et, plus récemment, la pédopsychiatrie sont de plus en plus déplacés dans le médico-social. « Nous y travaillons avec tout un panel d’ateliers à médiation. La psychothérapie institutionnelle s’est retrouvée dans le médico-social où elle se réinvente. Face à un avenir qui se voulait réadaptatif et basé sur les actes. » Mais, ajoute t’elle, « comme ce fut toujours le cas dans les hôpitaux psychiatriques, dans le médico-social, la psychothérapie institutionnelle reste anecdotique. » Mme Guénaelle nous cite Videopsy à La Colombière (CHU de Montpellier), le documentaire réalisé dans son IME « Comme un funambule » (voir sur notre site). Elle insiste sur le « collectif des 39 » qui, selon elle, est aujourd’hui la base de référence et de personnel ressource pour la psychothérapie institutionnelle, qui permet de « résister contre le rouleau compresseur ». Elle cite également une association de familles de patients très engagée et venue à une journée des 39 : « Le fil conducteur ». Cette association dénonce l’évolution basée sur le comportementalisme et les médicaments. Il n’est plus possible aujourd’hui que cette dénonciation soit le fait des professionnels. Mme Guénaelle Reynes cite encore l’association « Utopsy » créée par des internes, l’association « Humapsy » créée par des patients. « Tout cela essaie de se réunifier, de faire lien. » La pratique de la médiation artistique est un espace privilégié actuellement pour cette approche.
Et, nous dit-elle, « il y a les rencontres de Saint Alban ». On y a mis en avant « la responsabilité des psychiatres dans l’état actuel de la psychiatrie. » Elle ajoute que les directeurs administratifs ont de la difficulté à comprendre les choix organisationnels pris par les psychiatres chefs de service, et qu’ils pensent être mieux à même de gérer selon leurs propres références relayées par leur hiérarchie. Le Dr Thierry Lavergne ajoute que « c’est lorsque l’on est confronté au malade qu’on élabore une théorie, non à partir de ce qui vient d’en haut. La vraie économie de moyens vient du soutien du terrain. C’est un constat qui a motivé pour lancer Psy Cause. »
Mme Guénaelle Reynes aborde la question de la formation. Le budget de la formation a été divisé par deux et, de plus, il est enfermé dans des critères très précis. « C’est pourquoi nous avons du mal à créer des formations rémunératrices dans Psy Cause. » Elle pense que, dans Psy Cause, on peut faire autrement. Il faut parler aux gens là où ils sont, d’avantage expliquer.
Mme Guénaelle Reynes demande à entrer au comité de rédaction de la revue Psy Cause afin de susciter des articles « sur le mode psychothérapie institutionnelle ». Ce qui est accepté. Elle propose également de réaliser des reportages sur la psychothérapie institutionnelle qui seront publiés sur le site. Ce qui est accepté également. L’objectif, explique Mr Jean Louis Aguilar, est de répondre à la question : que reste t’il de la psychothérapie institutionnelle en 2016 ?
10- Proposition de colloque pour l’année 2017 : Mr Jean Louis Aguilar se propose pour organiser l’année prochaine un colloque sur l’art-thérapie en mobilisant le réseau de l’ARAT afin de contribuer au financement de la revue Psy Cause. S’ensuit un débat entre lui et le Dr Thierry Lavergne autour du mot art-thérapie. Un compromis est trouvé au niveau du titre du colloque : « Arts et thérapies, art-thérapies ? ». Le projet de colloque peut alors être acté à l’unanimité par l’assemblée. Et la séance être levée.
En conclusion, cette Assemblée Générale a généré des échanges très riches voire passionnés, et a bénéficié pour la première fois, d’une importante contribution écrite de notre réseau situé au delà des mers. Elle marque un tournant vers une meilleure implication de nos composantes francophones.
Jean Paul Bossuat et Thierry Lavergne
